Nous ne sommes pas les premiers, la preuve ! En voici un exemple. Il y en a de plus tragiques comme la grande peste de Marseille de 1720 qui a ravagé toute la Provence jusqu'à Sisteron; mais dans ce petit coin de France ils eurent, en leur temps, aussi à souffrir.
Les transcriptions à venir que je vous proposerai sont extraites de la vie de nos campagnes et comportent un langage parfois d'époque avec une orthographe qui n'est pas tout à fait la nôtre...
Ce seront si vous le voulez bien des chroniques en tous genres, sur les hommes, les bêtes et leur paysannerie d'une autre époque, tirées de fait réels, notariés ou pas.
L’AN DE GRÂCE 1782
Grippe moscovite en Sologne
Tout au long de l’année 1782, une vaste épidémie de grippe, partie de Moscou, touche l’Europe. La France est atteinte ne juin. Comme pour beaucoup d’autres régions, la Sologne est frappée et la mortalité s’y poursuit en 1783. Courbatures, maux de tête, frissons considérables : la grippe est bien là et sa complication pulmonaire peut entraîner la mort en 48 heures. En 1782-1783, la crise est sensible dans les paroisses rurales comme Argent et Brinon-sur-Sauldre (Cher). La-Ferté-Saint-Aubin (Loiret), Vouzon, Nouan-le-Fuselier et Pierrefitte-sur-Sauldre (Loir et cher).
Ainsi la paroisse de Marcilly-en-Villette (Loiret) est « affligée d’une maladie épidémique dont il n’a pas été possible d’arrêter les progrès funestes pendant environ quatorze mois, quelques précautions qu’aient pris les médecins, , chirurgiens et apoticaires envoyés par le gouvernement, de manière que dans cet espace de temps il a péri plus du quart de la paroisse, et par une suite nécessaire les inhumations et les sépultures dans le cimetière ont été plus que décuplés ». Selon les registres paroissiaux, on a enterré 79 personnes en 1782 et 62 en 1783, soit 140 en deux ans pour une population de quelque 600 habitants (Société royale de médecine, d’après Poitou, 2012, 273-275).