SAINT ELPHEGE
Elphège fut élevé dans la religion catholique. Très jeune, il montra des dispositions pour la cléricature. Il se retira dans le monastère de Derherste, au comté de Gloucester. Quelques années après, il quitta ce monastère pour se rendre dans l’abbaye de Bath où il vécut dans la contemplation et la pénitence sans y être particulièrement connu ; mais au bout de quelques années, sa réputation de sainteté se répandit et de nombreuses personnes de haut rang venaient le consulter. Puis on lui confia le gouvernement de l’abbaye. Il remit dans le droit chemin les moines un peu relâchés sur la Règle. Sa maxime était : il vaut mieux qu’un homme reste dans le monde plutôt que de faire un moine imparfait.
Saint Ethelwold, évêque de Winchester, étant mort en 984, Elphège fut élu pour le remplacer. On le tira de sa solitude après la vision que Saint Dunstan avait eue. Elphège vivait dans une grande abstinence de nourriture, était d’une grande douceur et rempli de charité.
Cela faisait vingt-deux ans qu’il gouvernait l’Eglise de Winchester lorsqu’il fut élevé sur le siège archiépiscopal de Cantorbéry, devenu vacant depuis la mort d’Alfric. Il avait alors cinquante-deux ans. De retour de Rome où il s'était rendu pour recevoir le pallium, il assembla un concile à Oenham en 1009 pour connaître les besoins de son troupeau, où il promulgua trente-deux canons pour rectifier les erreurs, les abus et rétablir la discipline. Ce concile confirma l’ancienne loi qui ordonnait de jeûner le vendredi.
C’est à cette époque que la paix qui régnait en Angleterre fut troublée par une invasion des Danois. Ce pays sans défense fut pillé de fond en comble sans aucune pitié. Le pays était alors gouverné par le roi Ethelred, un incapable. Le comte Eldric, le plus puissant du royaume trahit son pays et ravagea le Kent pour ensuite mettre le siège devant Cantorbéry. Le comte aidé par les Danois finit par prendre la ville malgré une grande résistance encouragée par l’archevêque. Ils passèrent au fil de l’épée tous ceux qui leur résistaient sans distinction d’âge ni de sexe. Elphège, que l’on retenait dans l’église, réussit à s’échapper pour essayer de négocier avec les envahisseurs. Il parvint au lieu du massacre et leur dit :
- Epargnez ces innocents. Y-a-t-il de la gloire à répandre leur sang ? Tournez contre moi toute votre indignation ; je me la suis attirée en vous reprochant votre cruauté, en nourrissant, en habillant et en rachetant vos prisonniers.
Irrités d’une telle liberté, les Danois se saisirent de l’archevêque, le martyrisèrent et brûlèrent sa cathédrale après avoir massacré, devant ses yeux, une partie de ses moines, puis le jetèrent en prison.
Il y avait sept mois qu’il était enfermé lorsqu’une maladie épidémique se déclara chez les barbares, causant des ravages dans leur armée. Ils allèrent trouver Elphège dans sa prison en lui demandant d’implorer le ciel pour qu’il arrête le fléau. Notre saint enraya la maladie. Alors les Danois délibérèrent pour savoir s’il fallait le remettre en liberté ; mais l’avarice étouffa leur sentiment de reconnaissance et exigèrent une rançon de mille marcs d’or pour sa libération. Ne pouvant réunir la somme, il fut remis en prison et, le samedi de Pâques, il fut présenté à Greenwich au commandant de la flotte danoise qui le menaça de mort s’il ne payait pas. Le saint lui répondit que les Danois ne resteraient pas longtemps en Angleterre et qu’ils seraient châtiés par Dieu comme Sodome pour leur conduite. Mis en furie par les propos d’Elphège, ils se jetèrent sur lui avec leurs haches et finirent par le lapider comme Saint Etienne. Avant d’expirer, il se releva et dit :
- O bon, ô incomparable Pasteur ! Ayez compassion des enfants de votre Eglise que je vous recommande en mourant.
Un Danois qu’il avait nouvellement baptisé fut touché de le voir souffrir si longtemps, et par un trait de pitié digne d’un barbare, il lui trancha la tête d’un coup de hache. C’était le 19 avril 1012. Elphège avait cinquante-neuf ans. Il fut enterré solennellement dans la cathédrale Saint Paul de Londres. Onze après, son corps encore entier fut transféré dans la cathédrale de Cantorbéry à côté du maître autel. Ses reliques disparurent lors de la réforme d’Henri VIII.
Elphège est nommé dans le martyrologe Romain1.
1. Dieu se vengea des Danois. Leurs chefs Hacon et Turkil périrent lors d’une tempête avec deux cents de leurs navires.
SAINT LEON IX
Pape, + en 1054 (v. 2020)
SAINT URSMAR
Evêque régionaire et abbé de Lobes, + en 713