SAINT EPIPODE et SAINT ALEXANDRE
Tous deux sortaient de familles aisées, le premier à Lyon et le second Grec de naissance. Dans la fleur de l’âge, tous les deux étaient amis depuis de longue date et, s’étant voués à Dieu, ils restèrent célibataires.
En 177 une persécution s’alluma. Ils décidèrent de se cacher, comme le préconise l’évangile. Ils sortirent discrètement de Lyon pour aller se cacher dans un village voisin chez une veuve chrétienne. Sa discrétion fit qu’ils purent vivre un certain temps sans se faire remarquer ; mais avec la perquisition des païens, ils furent découverts. En voulant se sauver, Epipode perdit une de ses chaussures que la veuve garda précieusement. Arrêtés, ils furent immédiatement mis en prison sans autre forme de procès, ce qui était interdit par la loi romaine.
Trois jours après, ils furent conduits, les mains attachées dans le dos, devant le tribunal du gouverneur. Dès qu’ils se déclarèrent chrétiens, le peuple hurla à l’indignation et le gouverneur en colère leur dit :
- De quoi donc ont servi toutes les tortures que nous avons employées, s’il est encore des hommes assez audacieux pour suivre la doctrine du Christ ?
Il sépara ensuite les deux saints pour les empêcher de se soutenir mutuellement, même par signes. Il prit d’abord Epipode, car il le pensait plus faible, lui faisant des promesses par l’appât du plaisir, mais le saint lui répondit :
- Sachez que je ne me laisserai jamais surprendre par votre cruelle compassion… Vos plaisirs n’ont rien qui me touche. Vous ignorez que l’homme est composé de deux substances, d’un corps et d’une âme. Chez nous l’âme commande et le corps obéit. Les plaisirs honteux auxquels vous vous livrez en l’honneur de vos prétendus dieux flattent agréablement le corps ; mais ils entraînent la mort de l’âme… Pour nous, après vous être rabaissés jusqu’à la condition de brutes, vous trouverez à la fin une mort épouvantable. Il n’en est pas ainsi de nous : lorsque nous périssons par vos ordres, nous entrons en possession d’une vie éternelle.
Le juge en colère fit frapper rudement la bouche du saint homme. La bouche en sang et les dents cassées, le martyr continua ainsi :
- Je confesse que Jésus-Christ est un seul Dieu avec le Père et le Saint-Esprit. Il est juste que je lui remette une âme qu’il a créée et rachetée. Je ne perdrai pas la vie, je ne ferai que la changer en une plus heureuse.
A ces mots, le juge le fait mettre sur un chevalet et le dépeçage commence. Trouvant que les supplices n’étaient pas assez cruels, le peuple demanda qu’on lui livre Epipode pour le martyriser ; mais le juge, craignant une sédition, lui fit couper la tête.
Deux jours après, le juge se fit amener Alexandre et essaya de l’effrayer avec le récit des supplices subits par les autres martyrs ; mais il fut trompé dans ses espérances car Alexandre lui répondit que tout cela ne lui faisait pas peur et que ces exemples lui donnaient le courage de suivre les traces de ses prédécesseurs, comme Epipode. Le juge en colère lui fit écarter les jambes et les bourreaux le frappèrent à tour de bras. Alexandre résista sans broncher. On lui demanda s’il persistait dans sa première confession, il répondit :
- Eh ! Comment n’y persisterais-je pas ? Les idoles des païens ne sont que des démons ; mais le Dieu que j’adore et qui est le seul tout puissant et éternel, me donnera la force de le confesser jusqu’à la fin ; il sera le gardien de ma foi et de mes saintes résolutions.
Le juge désespérant de le convaincre le condamna à être crucifié. Il n’eut pas plutôt été attaché à la croix qu’il expira à cause des nombreuses plaies ouvertes faites par les bourreaux.
Les chrétiens enlevèrent secrètement les corps des deux martyrs et les enterrèrent sur une colline proche de la ville. Ce lieu devint vite célèbre par les guérisons qui s’y opéraient. Un jeune homme atteint d’une maladie incurable fut guéri par la sandale d’Epipode trempée dans l’eau bénite avec laquelle on l’aspergea. Les possédés étaient délivrés de leurs démons.
Leurs tombeaux étaient hors de la ville, mais ils se trouvèrent englobés dans la ville lorsque Saint Eucher, évêque de Lyon, écrivit au cinquième siècle le panégyrique des deux saints martyrs. On dit que l’on emportait de la poussière de leurs tombeaux pour guérir les malades. Ceci est attesté par Saint Grégoire de Tours. Ce dernier rapporte qu’au sixième siècle les corps des deux saints furent déposés, avec celui de Saint Irénée, sous l’autel de l’église Saint Jean (aujourd’hui église Saint Irénée). On découvrit en 1410 les reliques de Saint Epipode et de Saint Alexandre et l’on fit une translation solennelle
SAINT SOTER et SAINT CAIUS
Papes et martyrs (v. 2020)
SAINT LEONIDE
Père d’Origène, martyr en 202
SAINT AZADE
et plusieurs autres saints martyrs en Perse en 341
SAINT THEODORE LE SICEOTE
Evêque d’Anastasiopolis en Galatie, + en 613
SAINTE OPPORTUNE
Abbesse de Montreuil près d’Almenêches au diocèse de Sées en Normandie. + en 770