Adalbert, issu d’une célèbre famille de Bohème, est né vers 956 et fut baptisé sous le nom de Woytiech, qui signifie en langue slavonne, secours de l’armée. Dans son enfance, sa vie étant menacée suite à une grave maladie, ses parents firent le vœu de le consacrer, sous l’invocation de la Sainte Vierge, au service des autels s’il restait en vie. Leur vœu fut exaucé : ils le placèrent sous le conduite d’Adalbert, archevêque de Magdebourg. L’archevêque le fit instruire et, à sa confirmation, lui donna son nom. Le jeune homme donna des preuves de son intelligence, particulièrement dans l’étude des saints. Il passait son temps dans la prière, la visite des malades, pauvres ou riches.
Après la mort de l’archevêque de Magdebourg en 981, Adalbert retourna en Bohème avec toute une bibliothèque qu’il s’était constituée. En 983, il reçut les Ordres Sacrés des mains de Diethmar, évêque de Prague, qui mourut peu de temps après en poussant des cris atroces, disant qu’il serait damné pour ne pas avoir accompli ses devoirs d’état correctement. Avant sa mort il revêtit le cilice et alla prier dans l’église pour attirer la miséricorde divine et distribua aux pauvres d’abondantes aumônes.
L’assemblée qui se tint après la mort de l’archevêque désigna Adalbert pour lui succéder. Il fut sacré par l’archevêque de Mayence le 29 juin 983. A partir de ce jour, on ne vit plus jamais rire et lorsqu’on lui demandait pourquoi, il répondait :
- Il est facile de porter une mitre et une crosse ; mais c’est quelque chose de bien terrible de d’avoir à rendre compte d’un évêché au souverain juge des vivants et des morts.
Il fit son entrée pieds nus dans la ville de Prague, où il fut reçu avec une joie extraordinaire par le peuple et surtout par Bolesas, prince de Bohème. Il divisa son revenu en quatre parties : l’entretien de l’Eglise, la subsistance des chanoines, le soulagement des malheureux et la quatrième pour ses besoins et ceux de sa maison. Sur ce quatrième point il nourrissait encore douze pauvres en souvenir des douze apôtres. Il vivait simplement comme un père du désert, mais tous les jours il prêchait, visitait les malades et les prisonniers.
Le diocèse de Prague était alors dans un état déplorable avec beaucoup d’idolâtres. Ceux qui se disaient chrétiens étaient atteints de plusieurs vices honteux. Malgré ses efforts, Adalbert ne parvenait pas à sanctifier son diocèse. Il se rendit alors à Rome pour consulter le pape Jean XV. Il lui exposa sa situation et détermina le pape à l’autoriser à quitter ses fonctions. Ainsi il visita le Mont-Cassin, revint à Rome et prit l’habit avec son frère Gaudence au monastère de Saint Boniface. Il y passa cinq ans.
Ne voyant pas revenir Adalbert, l’archevêque de Mayence écrivit au pape pour demander son retour. Le pape renvoya Adalbert à son évêché avec l’autorisation de le quitter à nouveau s’il n’arrivait pas à ses fins. Les habitants de Prague le reçurent avec beaucoup d’allégresse et de promesses ; mais bientôt ils eurent tout oublié. Adalbert résolut de les abandonner pour toujours et retourna dans son monastère pour ensuite aller prêcher l’évangile en Hongrie. Il gagna à Jésus-Christ, entre autres, le roi Etienne qui devint un saint homme.
Au monastère, l’abbé Léon lui confia la charge de prieur. Adalbert accomplit si bien sa tâche qu’il devint célèbre. L’empereur Othon III, lui-même, de séjour à Rome, lui faisait de fréquentes visites.
Le pape Grégoire V, successeur de Jean XV, renvoya Adalbert à son Eglise sous les pressions de l’archevêque de Mayence ; mais là, l’accueil ne fut pas cordial mais hostile et les habitants massacrèrent six de ses proches, pillèrent ses biens et mirent le feu aux bâtiments leur appartenant. Averti de ce qui se passait juste avant son arrivée, Adalbert quitta la route de Prague et se rendit auprès de Boleslas son ami, fils de Micislas, duc de Pologne. Ce prince envoya une députation aux habitants de Prague pour leur demander de recevoir Adalbert. Ils répondirent qu’ils ne voulaient pas d’un saint évêque car eux étaient des méchants.
Ils ajoutèrent que si Adalbert voulait revenir c’était uniquement pour venger ses proches. Il fallait donc qu’il s’attende à être mal reçu. Adalbert se consacra alors à la conversion des idolâtres Polonais et eut la satisfaction de voir un grand nombre de conversions. Il se rendit ensuite en Prusse, avec Benoît et Gaudence, qui était alors encore dans l’idolâtrie la plus complète. Il eut un grand succès à Dantzig où presque tous les habitants se firent baptiser. Il alla dans d’autres endroits mais devant l’hostilité des habitants, rebroussa son chemin à chaque fois. Fatigué de tous ces refus, il s’arrêta avec ses compagnons pour prendre un peu de repos ; mais les païens se saisirent de lui et de ses compagnons et les enchaînèrent. Adalbert offrit sa vie à Dieu par une prière fervente dans laquelle il demandait le pardon de ses ennemis. Le prêtre des idoles le perça de sa lance en lui disant par dérision :
- Vous devez vous réjouir à présent, puisqu’ à vous entendre, vous désirez rien d’autre que de mourir pour votre Christ.
Six autres païens lui portèrent un coup de lance. Ce fut ainsi qu’il devint un martyr le 23 avril 997. Ses bourreaux lui coupèrent ensuite la tête qu’il mirent au bout d’une pique. Benoît et Gaudence furent emmenés en captivité.
Bodeslas, devenu entretemps duc de Pologne, racheta le corps du saint qu’on déposa dans l’abbaye de Tremezzo ; on le porta l’année suivante dans la cathédrale de Gniezno (Pologne), où il est exposé à la vénération des fidèles. Dieu a glorifié son serviteur par un grand nombre de miracles. Dans le catalogue des reliques qui est gardé au palais électoral de Hanovre (1715) il est parlé d’une châsse précieuse qui contient une portion de celles de Saint Adalbert. Ce saint a le titre d’apôtre de Prusse, quoiqu’il n’ait planté la foi que dans la ville de Dantzig1.
1. Les habitants de la Prusse, Sarmates d’origine, étaient les plus sauvages des païens du nord. Ils se souciaient peu de la beauté des temples ; ils adoraient leurs idoles sous des chênes, et leur immolaient les prisonniers pris à l’ennemi. Après le martyre de Saint Adalbert, trois rois de Pologne, nommés Boleslas essayèrent inutilement de les soumettre. Enfin les chevaliers teutoniques conquirent leur pays en 1239 et leur procurèrent des missionnaires qui les instruisirent dans la religion chrétienne. Mémoires sur la maison de Brandebourg, par le roi de Prusse et dans le même ouvrage la conversion du Brandebourg commencée par Charlemagne et achevée en 928 sous Henri l’Oiseleur, qui soumit entièrement le pays.
SAINT GEORGES
Martyr vers 303 (v. 2020)
SAINT FELIX
Prêtre
SAINT FORTUNAT et SAINT ACHILEE
Martyrs à Valence en Dauphiné en 211 ou 212
SAINT GERARD
Evêque de Toul, + en 994
BIENHEUREUX ALEXANDRE SAULI
Supérieur Général de Barnabites
et ensuite évêque d’Aléria et de Pavie, + en 1592