Il existe des dizaines de corps incorrompus de saintes et de saints, parfois des décennies après leur mort. Celui de sainte Eustochia Calafato bat tous les records.
Née en 1434 à Messine (Italie, Sicile), fiancée malgré elle à l’âge de 11 ans, veuve, Smeralda entre au couvent des Clarisses de sa ville natale, malgré l’avis de son père ; qui meurt peu après, et celui de ses frères menaçant d’incendier les bâtiments ! Elle devient sœur Eustochia pour l’éternité
En 1464, elle quitte le lieu pour fonder une nouvelle communauté plus respectueuse de la règle de sainte Claire.
Elle rend son âme à Dieu le 20 janvier 1485. Rapidement, des guérisons sont alléguées sur son tombeau.
Quelques heures plus tard, la mort ne semble avoir aucune prise sur elle : peau souple, teint frais, yeux semblables à ceux d’un vivant, élasticité des tissus, etc. En 1487 et 1491, les deux premières exhumations canoniques aboutissent aux mêmes constatations.
Le prodige perdure. Les autorités ecclésiastiques y discernent un signe de Dieu et décident d’exposer le corps à la vénération des fidèles chaque 22 août. Il l’est aujourd’hui deux fois par semaine.
Conservé à la verticale derrière une plaque de verre, le corps, incorrompu depuis cinq siècles, a survécu au tremblement de terre de 1908. Une analyse datant de 1991 a révélé un raidissement des tissus et un noircissement relatif de la peau.
Un détail frappe : depuis le 20 janvier 1485, la main droite d’Eustochia, avec ses deux doigts tendus, semble bénir les fidèles au-delà de la tombe.
En 1782, le pape Pie VI a confirmé le culte et saint Jean-Paul II l’a élevée sur les autels le 11 juin 1988.
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