Au Xe siècle, André dit le Fol est un ermite byzantin. Sa vie est jalonnée de charismes surprenants.
Un jour, il se sentit tiré hors de lui. Commence alors cette vision : « Je vis que j’étais dans un jardin beau et merveilleux. Je ne savais si j’étais dans mon corps ou bien hors de mon corps ! Mais je me voyais vêtu d’un vêtement léger qui semblait fait d’éclairs de lumière tissés. Tandis que je marchais là, j’ai aperçu un grand fleuve. Sur l’autre rive, il y avait une vigne. Ses plants étaient couverts de feuilles d’or et de grappes dorées. »
Après cela, le récit prend un tour différent : « Un jeune homme dont le visage était brillant comme le soleil marchait devant moi. Je vis une belle et grande croix. Le guide mystérieux s’en approcha, l’embrassa et me fit signe de faire de même. »
« J’ai peur de tomber dans l’abîme !, lui crie André.
-N’aie pas peur, nous devons aller plus haut. »
« Nous approchâmes d’un rideau brillant comme l’éclair. Devant se tenaient de grands jeunes gens dont les visages brillaient plus encore que le soleil. »
Le guide dit : « Quand le rideau sera levé, tu verras le Seigneur Christ, incline-toi devant le trône de sa gloire. »
« Une main flamboyante écarta le rideau et je vis mon Seigneur, assis sur un trône, entouré de séraphins, vêtu de pourpre. Son visage brillait d’une lumière indicible. »
Jésus prononce alors « trois paroles divines ». Une seconde après, le saint est à nouveau en train de fouler le sol du paradis.
Pourquoi la Vierge n’est-elle pas venue ? s’interroge-t-il. Un « homme léger comme un nuage » portant une croix lui apparaît et dit : « Elle n’est point ici à présent. Elle est allée dans ce monde troublé afin d’aider les hommes. Tu dois retourner à l’endroit d’où tu es venu. »
A ces paroles André réintègre la pièce où l’extase l’avait saisi.
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