Jean-Baptiste Gault, prêtre de l’Oratoire, est un homme apprécié pour sa charité. Il devient évêque de Marseille en 1642. Avec l’aide de saint Vincent de Paul, il prête assistance aux forçats et aux galériens.
Dieu le rappelle à lui le 23 mai 1643. De nombreuses personnalités viennent se recueillir devant sa dépouille.
Parmi elles, Antoine de Huc de Valbelle, conseiller de Louis XIII, lieutenant général des mers du Levant, et Antoine de Moustier, aristocrate de renom, s’agenouillent près du cercueil du prélat.
Soudain, une odeur pestilentielle envahit l’endroit. Antoine de Huc en est incommodé.
« Comment le corps d’un bienheureux peut-il dégager une odeur aussi infecte ? », s’interroge-t-il en silence.
Aussitôt, une fragrance « douce, agréable et merveilleuse » se substitue à la première. Le conseiller du roi est déconcerté. Il tourne la tête de tous côtés pour voir si « quelque dame » serait entrée discrètement. Puis il interroge son compagnon : « Ne sentez-vous donc rien ? »
-Non, rien »
Piqué au vif, Antoine quitte la pièce, visite l’église, regarde sous les autels puis va à la sacristie où il demande aux prêtres s’ils ont déversé des parfums. Leur réponse négative le plonge dans un abîme de perplexité. « Personne ne sent quoi que ce soit, hormis moi, et l’odeur me suit comme une ombre ! »
Il retourne dans l’église et là, une lumière lui traverse l’esprit : « je suis le seul à sentir car j’ai douté que le corps d’un saint puisse dégager une odeur désagréable ».
A cet instant, la fragrance disparaît.
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