Au XIIe siècle, Mechtilde, religieuse douée de charismes extraordinaires, est la cousine de l’empereur germanique Frédéric Barberousse. En 1153, le pape Anastase IV la fait nommer abbesse de l’abbaye bénédictine d’Edelstetten, en Souabe, où la discipline monastique avait disparu.
Admirée de tous, elle est un jour conviée à un repas à la cour impériale. Elle y est bien accueillie. Tous se réjouissent de voir une bienheureuse.
Mais Mechtilde demande une faveur : elle désire manger exclusivement des légumes et boire un peu d’eau, les autres convives pouvant se nourrir à leur guise.
Son vœu est exaucé : une assiette de légumes pour elle, et une foule de plats pour l’empereur et les siens. Mechtilde supporte avec difficulté la vue de ce luxe. Elle se met à prier Dieu de l’aider.
Le maître d’hôtel lui apporte alors un pichet d’eau mais à peine a-t-elle trempé ses lèvres dans le gobelet qu’elle le repousse, disant qu’il s’agit d’un excellent vin ! Mechtilde tend la coupe à l’homme en le priant de lui apporter de l’eau pure.
Une seconde fois, elle avale quelques gouttes du breuvage, mais c’est encore du vin. N’y tenant plus, le maître d’hôtel goûte à son tour le mystérieux liquide. « Oui, c’est le vin le plus fameux de ceux que j’ai bu jusqu’à présent », s’écrie-t-il.
Il se précipite lui-même jusqu’à la fontaine et rapporte un pichet d’eau à la sainte. En vain : au contact de Mechtilde, l’eau s’est transformée en vin !
Témoins du prodige, l’empereur et les convives n’osent rien dire en présence de la sainte.
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