En 1211, Jacques de Vitry, futur évêque de Saint-Jean-d’Acre (Israël), devient le confesseur de Marie d’Oignies, mystique laïque née dans le Brabant (Belgique).
Vers 1220, Jacques va à Rome (Italie) où il est reçu par le cardinal Hugolin de Anagni, futur pape sous le nom de Grégoire IX.
Hugolin se confie ainsi à Jacques de Vitry : « Je vais mettre mon âme à découvert dans l’espoir que, par vos conseils et vos prières, j’obtiendrai du Ciel quelque consolation dans l’état déplorable où se trouve ma conscience… Dieu permet que je sois livré à l’ennemi de notre Salut. L’esprit de blasphème me tourmente ; une multitude de tentations contre la foi m’agitent sans cesse ; je n’ai de repos ni le jour ni la nuit. »
Jacques prend la parole : « J’ai connu une femme d’une sainteté si éminente qu’elle reçut de Dieu le pouvoir de chasser les blasphèmes. Ce pouvoir qu’elle avait sur Terre, elle l’a encore dans le Ciel. »
— « Si vous aviez une relique d’elle… »
— « Oui, Eminence. »
Jacques sort alors d’un petit sac qu’il porte autour du cou un doigt de la bienheureuse qu’il garde toujours sur lui. Il l’offre au cardinal en disant : « Vous verrez bientôt le retour de la paix. »
La nuit suivante, Hugolin prie dans son oratoire privé lorsqu’il sent une présence maléfique près de lui. Il écarquille les yeux : le diable, sous la forme d’un monstre, est à ses côtés.
Il se précipite jusqu’à sa chambre, s’empare de la relique de Marie, l’applique sur sa poitrine, récitant un Pater et un Ave et implore la bienheureuse de lui venir en aide.
L’instant d’après, le démon a disparu. Une paix surnaturelle envahit le cardinal qui n’a plus aucun doute sur les dogmes de l’Église et qui n’a plus aucune envie de blasphémer. « Une lumière céleste se répand dans son âme. »