Un jour de 1702, saint Dimitri, métropolite de Rostov (Russie), prélat aimé des fidèles, célèbre une messe dans la cathédrale de la ville, dédiée à la Conception de la Très Sainte Mère de Dieu. Au terme de la cérémonie, il prend la parole et tend la main droite en direction d'un lieu extérieur à l'édifice en disant : « Ceci est ma sépulture, retenez ma place, c'est ici que je reposerai pour l'éternité ».
Dimitri s'endort dans la paix de Dieu le 28 octobre 1709. Contrairement aux vœux du saint, le clergé de Rostov veut l'inhumer dans la cathédrale, aux côtés de saint Joasaph, son prédécesseur sur le siège épiscopal de la ville.
Sollicité en ce sens, l'évêque Étienne Yavorsky, métropolite de Ryazan et représentant le patriarche de Moscou, vieil ami de Dimitri, prend la décision que son corps reposera bel et bien à l'endroit désigné par le saint sept ans auparavant.
Malgré tout, jusqu'à l'arrivée d’Étienne à Rostov, le lieu de sépulture prévu est laissé en friche. Sur ordre d’Étienne, on construit à la hâte un simple coffrage en bois dans lequel le corps du saint est déposé. En septembre 1752, des réparations sont entreprises dans et autour de la cathédrale de Rostov. Les ouvriers, contraints de creuser le sol du parvis et jusqu'au chemin menant à l'entrée du bâtiment, découvrent des planches de bois puis un coffrage qu'ils exhument. A l'intérieur, le corps de saint Dimitri est incorrompu, 43 ans après sa mort.
Ce miracle est incroyable : malgré l'humidité importante du lieu (le cercueil en bois et les écritures gravées dessus sont largement endommagés), saint Dimitri semble dormir paisiblement. Sa mitre et son chapelet en tissu sont intacts. Après cette découverte, plusieurs guérisons sont rapportées aux autorités ecclésiastiques. Venus à Rostov, le métropolite Sylvestre de Suzdal et l'archimandrite Gabriel de Simonov mènent l'enquête et examinent personnellement les reliques. Un décret épiscopal est publié le 29 avril 1757, attestant de l'authenticité des faits.