A la fin de 1219 ou peu après, Albert, né en Souabe (Allemagne) hésite à s'engager dans la voie religieuse. Il veut se consacrer à Dieu en devenant dominicain mais quelque chose en lui le prévient qu'il désertera la vie religieuse car il ne supportera pas l'austérité des frères prêcheurs.

Une nuit, il fait un songe qui le plonge dans le désarroi : il se voit revêtu de l'habit dominicain mais il est rapidement contraint de renoncer à la vie religieuse. Le lendemain, il se sent fixé sur son sort. Il ne deviendra jamais fils de saint Dominique. Il se rend ce jour-là dans une église où une messe va être célébrée par le bienheureux Jourdain de Saxe, maître des Dominicains, futur bienheureux.

Le prédicateur prononce un sermon où il est question d'un jeune homme qui s'estime incapable de vivre religieusement... Soudain, la voix du prêtre se fait plus grave : comment ce garçon ne sait-il pas que ses doutes sont un piège du démon ?

A la fin de la cérémonie, Albert se précipite vers Jourdain et lui demande la raison de cette évocation. Comment a-t-il lu dans son âme ? Jourdain ne dit mot. Alors, celui qui n'est pas encore le « Grand », lui confie son projet de vie ainsi que les obstacles intérieurs empêchant sa réalisation. Jourdain lui promet que s'il devenait dominicain, jamais Dieu ne l'abandonnerait et que, ce jour-là, avant la messe, le Christ l'avait averti de sa présence dans les rangs des fidèles.

Albert est devenu dominicain. Théologien, philosophe et scientifique de réputation mondiale, l’Église le béatifie en 1622 puis Pie XI l'élève sur les autels en 1931 et, presque aussitôt après, le proclame Docteur de l’Église.