Romain d'origine, Gaspard del Bufalo refuse de prêter allégeance à Napoléon Ier après son ordination. Peu après, il doit prendre le chemin de l'exil vers l'Italie du Nord, en compagnie du père Albertini, son ami et directeur spirituel.

Loin des siens, il tombe gravement malade. Ses jours sont en danger. Un soir, le père Albertini s'approche de lui et lui parle doucement à l'oreille. Il évoque une affaire qu'il avait cachée jusqu'à lors.

Des années auparavant, il avait fait la connaissance d'une religieuse nommée Mary Agnès du Verbe incarné, connue pour sa vie édifiante. Elle lui avait parlé d'un jeune homme, plein de zèle pour la gloire de Dieu, qui, dans les « mauvais temps », deviendra son dirigé. Ce bienheureux deviendra un « missionnaire apostolique » et fondera une nouvelle congrégation de prêtres en « vertu du titre du Sang divin », pour la réforme des mœurs et le salut des âmes.

Cette prophétie concernant saint Gaspard s'est réalisée jusque dans ses moindres détails. À la stupéfaction de son entourage, Gaspard recouvre la santé. Il rentre d'exil en 1814 puis devient un prédicateur recherché dont chaque sermon enflamme les fidèles. Enfin, il fonde bel et bien la congrégation des Missionnaires du Précieux-Sang comme la religieuse avait prédit des années auparavant.

Gaspard a été canonisé en 1954 par le pape Pie XII.