Au début du XVIIIe siècle, Jean, russe orthodoxe, est enrôlé de force dans l'armée du tsar, alors en guerre contre les Ottomans. Mais il est capturé et amené en captivité à Prokopion (Prokopi, Grèce actuelle) où il devient l'esclave d'un riche ottoman qui l'emploie comme domestique. Ce seigneur part un jour en pèlerinage à La Mecque. Quelque temps après, sa femme invite parents et amis à un grand dîner. Jean sert de son mieux mais on se moque de lui lorsqu'il emporte maladroitement le plat de riz pilaf. Montrant le saint, l'épouse dit : « Combien son maître se serait réjoui s'il avait mangé avec nous ce pilaf ! » A ces mots, Jean lui demande de lui donner un plat garni de ce pilaf pour l'envoyer à son maître, à la Mecque. Les convives éclatent de rire. Cependant, la maîtresse lui tend un plat de riz en disant que le serviteur voulait peut-être en goûter chemin faisant. Jean sort de la salle, entre dans l'écurie et prie : « Que celui qui envoie le prophète Habacuc à Babylone pour apporter de la nourriture à Daniel dans la fosse aux lions, exauce ma prière et fasse parvenir ce plat à mon maître ! » Puis il revient auprès des convives et annonce à haute voix que le plat est arrivé à destination. Un immense rire traverse la pièce. On l'accuse de s'être gavé en secret. Quelques jours plus tard, le maître rentre de voyage et pose sur une table un plat vide orné de ses initiales en racontant qu'il l'avait trouvé, garni d'un riz pilaf, un soir en rentrant dans sa tente...