Rosa Curcio lit la vie de sainte Thérèse de Jésus à onze ans. Deux ans plus tard, elle est admise dans un tiers ordre du Carmel. Après la mort de son père, elle crée dans la maison familiale une communauté avec des jeunes filles membres du même tiers ordre carmélitain. Mais en 1912, elle doit quitter les lieux et s'installe à Raguse ( Sicile), avec ses sœurs en religion. Là, l'évêque diocésain, Mgr Joseph Vizzini, lui demande d'abandonner ses projets et de rejoindre sans attendre un couvent de Dominicaines. Maria Crocifissa (son nom en religion) lui explique qu'elle voue un amour immense au Carmel. Le prélat refuse de l'entendre et la renvoie sans ménagement. Pendant treize ans, cet évêque va bloquer ses initiatives, rejeter ses demandes de reconnaissance canonique, et propager des rumeurs malveillantes... Le 17 mai 1925, Maria est à Rome , où elle assiste à la canonisation de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. Elle supplie la « petite Thérèse » de l'aider. Le lendemain, 18 mai, elle se rend à Santa Marinella, près de Rome. Une certitude s'impose à elle : c'est là qu'elle va fonder son premier couvent. Mais elle n'a pas un sou ! Tout va très vite : elle obtient un don pour acheter le terrain à Santa Marinella. Le 16 juillet 1925, elle reçoit le décret d'affiliation de sa congrégation à l'Ordre du Carmel sans avoir recontacté Mgr Vizzini ni rien demandé, et en 1930, le Saint-Siège reconnaît sa fondation des « Carmélites Missionnaires de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus »... Maria Crocifissa a été béatifiée en 2005 par le pape Benoît XVI, le même jour que Charles de Foucauld.