En 575, Grégoire se met entièrement au service de Dieu, transforme sa maison en asile pour les pauvres et distribue ses biens. Comme bien, il ne garde qu'un seul objet : une écuelle d’argent que sa mère lui a offerte.

Peu après, un marchand inconnu frappe à sa porte. L'homme lui raconte qu’il a fait naufrage et perdu sa fortune. Aussitôt Grégoire lui fait donner six pièces de monnaie. Mais le visiteur lui fait remarquer que cette somme est bien peu de chose... Grégoire lui donne le double.

Deux jours après, ce marchand revient à la charge. Grégoire n'a plus d'argent. Après avoir prié, il finit par lui donner son écuelle d'argent. Des années plus tard, tandis qu'il est pape, Grégoire invite douze pauvres à dîner. Or, au moment du repas, il s’en trouve treize à table.

L'évêque de Rome demande pourquoi on a dépassé le nombre qu’il avait fixé. Son aumônier recompte les pauvres répartis autour de la table ; il n'en trouve que douze. Le saint est seul à voir le treizième ! Soupçonnant quelque mystère en cela, il considérait attentivement ses convives : or, il en remarqua un qui paraissait tantôt sous la figure d’un jeune homme, tantôt sous celle d’un vieillard.

A la fin du repas, il autorise les douze autres à partir, et prenant le « treizième » par la main, il le conduit dans sa chambre. Là, il le supplie de lui dire qui il est. « Pourquoi, répondit le mystérieux convive, voulez-vous savoir mon nom ? Souvenez-vous de ce marchand infortuné à qui vous fîtes autrefois donner douze écus et votre écuelle d’argent… » « Comment savez-vous cela ? », répond Grégoire, étonné. « Parce que je suis l’ange même que Dieu avait envoyé pour vous éprouver et qui a tenu le rôle du marchand »...