Le 22 juin 1791, la commune de Cirey ( Haute-Saône) achète pour la somme de quatre cents livres, le tombeau du saint archevêque Pierre de Tarantaise avec l'autel qui le renferme. Le surlendemain, l'abbé Bichot, curé constitutionnel de Chambornay-lès-Bellevaux ( Haute-Saône) transfère ces objets dans un local jouxtant son église, en vertu d'une décision de l'évêque constitutionnel du département.

Le 7 juillet, l'évêque Flavigny envoie à Cirey le premier vicaire général de la Haute-Saône, l'abbé Ferréol Xavier Faivre, afin de reconnaître la relique du saint et d'y apposer son sceau. Le père Faivre procède à l'ouverture du tombeau en présence du curé Bichot, d'un de ses confrères, curé de Riez (Haute-Saône), du chevalier Michelot, de frère Germain, carme déchaussé, de Jean-Pierre Pescheur, maire du lieu, de plusieurs officiers municipaux et de presque tous les habitants de la paroisse.

Après l'enlèvement du couvercle et la lecture du procès-verbal, les témoins aperçoivent une « masse de trois pieds trois pouces de longueur, enveloppée dans une toile rayée de bleu », et, sous ce premier linge, ils en découvrent un second, contenant les restes d'une étole en « soie bleutée », et la moitié d'un corps humain, dont la peau, parfaitement « adhérente », semble pareille à du parchemin bruni en différents endroits.

Pierre est décédé 617 ans auparavant.

Il avait été canonisé par le pape Célestin III seulement 17 ans après avoir rendu son âme à Dieu.