16 octobre 2010
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Et comme le parisien a envoyé cela très tôt aujourd'hui, je place ci-dessous le début de ce récit .
Je suis descendu à la station 'Assemblée Nationale', il n'y a pas si longtemps encore 'Chambre des députés', et dont on changea le nom pour supprimer son abréviation familière aux Parisiens qui évitaient de redoubler le 'dé' du début et omettaient le 'é' de la fin, cela sonnait plus court et plus juste, un peu trop sans doute...
Le vieux café de l'une des rues du quartier n'avait pas changé son nom, je suis rentré 'Aux Parlementeurs' et me suis assis dans la petite salle séparée de la salle de restaurant par d'antiques cloisons de bois à mi-hauteur surmontées de plaques de verre en demi-lune décorées de petits tassins de fantaisie comme on en faisait autrefois.
Je ne m'asseyais plus guère à l'intérieur des cafés depuis que le tabac y était prohibé, j'ai été saisi par un mélange d'odeurs jadis masquées par la bonne fumée des cigarettes, cigares et autres pipes : une mixture de senteurs équivoques de sueurs aigres et de chaussures fatiguées, sous laquelle s'insinuait une odeur d'urine, et peut-être même plus, qui remontait de l'escalier des toilettes, non loin des cuisines qui enjolivaient le tout d'un parfum de cantine aseptisée aux normes européennes.
Derrière le verre opaque des demies-lunes émergeait le sommet du crâne de deux interlocuteurs dont je percevais les propos comme si j'étais assis à leur table, étant moi-même installé de l'autre côté de la cloison, propos auxquels je prêtais une attention de moins en moins distraite, il s'agissait de deux attachés de cabinet, non pas ceux du café mais celui du gouvernement, et ils échangeaient des confidences sur la situation actuelle et celle des hommes politiques du plus haut niveau, je tressailli lorsque j'entendis prononcer le nom de Sarkozy...
(la suite demain ou après-demain...)
Publié par : Mortimer