La journée !
Nous nous retrouvons devant la porte principale du cimetière Montparnasse. J’étais en avance, comme d’hab, et j’ai cherché la tombe de ma vieille amie. Le monsieur à la porte m’avait clairement indiqué : « vous comptez huit de là à là et huit aussi de là à là ».
Le chasseur et moi comptons, comptons, le chasseur me dit « y a pas moyen, les tombes sont de guingois, rien ne correspond. »
Nous comptons et recomptons, rien à faire, je ne trouve pas.
Tant pis, ma chère vieille amie aura sa prière, elle sait que je l’ai cherchée…l’enfer est pavé de bonnes intentions, c’est vrai !
Nous retrouvons Dominique pile poil à l’heure, et chance, joie, elle nous pilote avec énergie, maestria et décision.
Nous renonçons à affronter le point de RV à Denfert Rochereau, nous nous glissons dans une colonne déjà en marche, c’est pour ça que j’ai pas eu de drapeau, snif, on devait les distribuer au point de départ. Tant pis, nous voilà mêlés au Gers, chouette, c’est un bon département, on y mange bien !!
Nous avançons assez bien, finalement, et tout de suite, sans piétinement ni arrêt intempestif.
On fait gaffe au moment du comptage, - nous sommes largement prévenus à l’avance – « espacez-vous, écartez les bras, tournez sur vous-même »…ainsi fîmes-nous.
Des pancartes, je ne vous les montre pas, vous les avez toutes vues, des familles, des personnes plus âgées, des rigolards, des déterminés qui hurlent en mettant leur programme en porte-voix, et tout le monde reprend en chœur…
Seigneur, il gèle, tout de même, mais vous nous avez préservés de la pluie ! Merci !!
Nous arrivons finalement assez tôt au Champ-de-Mars, une sono assourdissante, comme je vous l’ai déjà dit par ailleurs, nous oblige à nous boucher les oreilles et à nous reculer, c’est bien d’être là, mais ça risque de durer longtemps, il fait froid, j’ai mal aux jambes, j’aimerais m’asseoir, boire un truc chaud…
Dominique, toujours parfaitement à la hauteur de la situation, nous entraîne d’un pas de maître jusqu’à un bistrot où elle a ses petites entrées, arrive à obtenir d’un serveur qu’il débarrasse la table déjà mise pour le dîner, afin de nous ménager une table pour dix, mais oui, nous avons rencontré Monsieur l’Abbé de Tanoüarn, flanqué de quelques amis, et nous nous réconfortons ensemble d’un bon breuvage bouillant.
Pour le plaisir, nous repartons prendre la température au Champ-de -Mars, le flot de manifestants n’a pas cessé d’arriver, c’est noir de monde, la nuit est tombée, la Tour Eiffel illuminée, l’ambiance électrique…
Nous finissons par capituler en pensant à notre ami Pierre et à l’apéro festif qui nous attend.
Oui, je sais.
Ce n’est pas noble. Tant pis.
Nous assumons.
Enfin, j’assume.
J’ai très bien assumé, d’ailleurs…
LR