Vème Dimanche de Carême
Le diable dirige les supplices, les pieds posés sur le ventre d'un damné, qui représente le paresseux, De toutes parts, des démons très laids s’activent à punir les auteurs des péchés capitaux, et prennent plaisir à torturer !
Le chevalier revêtu de sa cotte de mailles, l'Orgueil, le premier des péchés, est désarçonné de son cheval à coups de fourche. La femme adultère à la poitrine dénudée et son amant, liés par le cou, semblent attendre le terrible verdict du diable. L'avare est pendu haut, et court, sa bourse au cou, un crapaud (signe de la paresse) sous ses pieds. Et un démon arrache la langue d'un petit personnage assis qui personnifie la Calomnie ou la Médisance.
La Colère, à gauche en bordure de photo au-dessus de la gueule d’un monstre gardien de l’enfer : là un diable dévore le cerveau d'un damné. A côté, un autre diable, bossu, vient de s'emparer de la harpe d'un damné auquel il arrache la langue avec un crochet. Ce malheureux musicien, l'amuseur public, représente la vanité des plaisirs. En vis-à-vis, le triangle de droite renferme une scène étonnante et pleine d'ironie : au-dessus des flammes, un homme est rôti à la broche par deux démons, dont l'un à tête de lièvre. C’est visiblement le supplice du braconnier, A moins qu’en ce monde inversé qu’est l’enfer le chasseur soit devenu la victime de son gibier. (Conques-Portail du Jugement dernier)
Astiterunt reges terrae
« Les rois de la terre se lèvent et les princes conspirent contre Dieu et son Christ. Pourquoi ces nations en tumulte et ce vain grondement des peuples.
Regardez, peuples de l’univers, et voyez ma douleur. »
Hélas, Plus personne ne nous regarde ! Comme nous l’évoquions Dimanche dernier, nous réclamons de notre prochain qu’il se penche sur notre malheur, mais personne ne répond.
Nous ne nous sommes pas penchés sur le malheur de notre prochain, qui est celui du Christ, et il n’y a donc rien d’étonnant à notre malheur.
Toujours à la recherche de cette fausse liberté dont nous avons fait état, les puissants se font tous les jours plus avides !
Avides de trésors sur la terre, avides de Jouissance, avides de suivre leurs propres caps !
Cette constatation n’est pas tout à fait complète Nous devrions aussi dire : « Avides de nous faire suivre leur propre cap »
En effet, les nations sont en tumultes du fait que les puissants ne suivent plus la juste loi divine, mais imposent un autre model.
C’est l’Homme détaché de son créateur, autonome, qui existe avant d’être, puisqu’il se créée chaque jour (L’existentialisme est un humanisme disait Sartres !)
C’est la libération des sens ! Comment l’homme ferait il pour avancer, s’il ne faisait appel à ses sens et ne les laisser pas parler ?
Notre Seigneur Jésus Christ nous appelle à suivre une autre route !
Nombreux sont les hommes ayant suivis leurs propres instincts ! Pour quel résultat ?
Une vie de jouissance égoïste…un narcissisme exacerbé …
Nombreuses surtout sont les sollicitations extérieures, les sollicitations du monde !
Notre regard est sans cesse attiré vers toutes sortes d’images, qui n’ont souvent qu’un but réel : placer sur un piédestal l’homme parfait, beau, zéro défaut…l’éternelle jeunesse, exciter nos sens, les asservir à une autre volonté que la notre, une autre que celle de NSJC, celle du prince de ce monde !
La vieillesse, la maladie, par exemple, l’Homme n’en veut plus ! Elles sont des entraves à la liberté telle que le monde la conçoit !
Et pourquoi, autre exemple, se charger d’autrui ! Cet autrui qui gène les mouvements, encombre notre emploi du temps !
Un bébé s’annonce ? C’est une catastrophe ! Une vie de contrainte s’annonce ! Vite supprimons-le, et par la même occasion supprimons donc la possibilité d’en faire avec tout ce que cela comporterait de désagrément !
On se dirige un peu vers le meilleur des Mondes D’Huxley ! Les bébés dans des matrices… quand ils ne seront pas clonés pour en faire des pièces de rechange vivantes
Oui, Les rois de la terre se lèvent et les princes conspirent contre Dieu et son Christ
Nous pourrions multiplier les pistes de réflexion, sur ce tumulte, sur le grondement contre Dieu ! On en revient toujours à cette soif de liberté, cette soif de suivre son propre cap, plein d’ingratitude vis-à-vis de notre créateur !
Et comment atteindre la plénitude de liberté que nous réclamons, si ce n’est en remplaçant Dieu dans tout notre environnement, en le chassant définitivement (du moins essayons nous de nous en persuader) ?
" Brisons leurs liens, disent-ils, et jetons loin de nous leurs chaînes " (Psaume II verset 3)
Oui, nous serions « comme des Dieu » ! (Pas fou le serpent, comme, et non pas Dieu, car il sait très bien que c’est impossible)
C’est la phrase que l’antique serpent, celui qui désirait tant être l’égal de son créateur nous susurre à l’oreille depuis ce jour funeste !
Toujours il cherche à nous entrainer, séduisant les puissants, faisant appels à nos sens, prompts à les affranchir de toute direction !
Nous avons pourtant soif de direction, et moutons, suivront le chef du troupeau !
Hélas, combien de brebis, face au loup en haut de la falaise, se jettent dans le vide, suivant le chef qui pensait se sauver ?
Sans direction, nous savons bien que c’est la mort qui nous attend ! Alors nous recherchons la direction la moins contraingnante, et nous avons vu où elle conduit : A la chute !
Le christ, l’oint du Seigneur, est venu nous relever de cette chute originelle, et nous éviter de tomber sans cesse!
Ses chutes sur le chemin du Golgotha sont les nôtres, mais Il se relève, et nous relève, avant de prendre sur lui nos pêchés, et de les effacer par sa mort ! C’est la seule direction qui vaille !
Sa mort est lumière, tandis que la mort d’un chef indigne, que nous suivrions peureusement nous plonge dans les ténèbres !
Voilà la récompense à l’absence de direction de nos sens, par NSJC : les ténèbres
N’ayons pas peur !
Nous connaissons parfaitement la récompense des élus, et le sort réservé aux pécheurs !
« Demande, et je te donnerai les nations pour héritage, pour domaine les extrémités de la terre.
Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les mettras en pièces comme le vase du potier.» Psaume II verset 8 et 9.
Il nous faut nous interroger sur ce que nous voulons :
Compte tenu du faible temps que nous passons sur la terre, comparé à l’éternité qui nous attend, en paradis ou en enfer, notre choix devrait être simple.
Un peu d’effort nous est nécessaire ! Aide-toi et le ciel t’aidera dit le dicton populaire !
Cela n’est pas faux, puisque en suivant la voie de NSJC, nous le verrons se pencher pour la jalonner de puissants fanaux !
Cultivons donc les vertus, elles sont notre armure invisible face au tumulte des peuples et à leurs grondements, aux conspirations des puissants !
Elles sont des jalons qui nous donne LA direction du rivage où NSJC plante sa tente et la notre pour l’eternité !
Elles sont LE pivot de notre vie ! Voyons donc celles que nous qualifions de Cardinales (comme les point cardinaux, comme quoi elles indiquent bien la juste direction)
- Quid de la Prudence ?
La Prudence doit nous permettre de proportionner nos actions aux justes finalités de celles ci tout en utilisant des moyens convenables, autrement dit agréables à NSJC !
Le but est que notre action soit bien faite et agréable à Dieu.
- Quid que la Justice ?
Nous rendons à chacun ce qui lui est dû, sans oublier le Bon Dieu.
- Quid de la Force ?
Cette vertu nous rend courageux, nous ne sommes plus comme les pauvres brebis terrorisées par le loup et nous ne craignons rien d’autre que de faire de la peine à Dieu (comme le dit Lech Walesa) .
- Quid de la Tempérance ?
La Tempérance est certainement la vertu, la plus difficile à cultiver !
Il nous faut juguler nos sens, les empêcher de s’exprimer indépendamment de notre esprit (Sinon comment pourrions nous refléter la lumière du Bon Dieu comme nous l’avons expliqué précédemment ?)
Il nous faut refréner nos désirs, par le jeune et la prière, et ne pas abuser des biens terrestres que le Bon Dieu laisse à notre disposition.
Oui, encore une fois, cultivons les vertus, sacrifions nous, réfléchissons La lumière de Christ !
« Regardez, peuples de l’univers, et voyez ma douleur », de ce que vous ne tourniez pas votre regard vers moi
« Et maintenant, rois, devenez sages ; recevez l'avertissement, juges de la terre
Servez Dieu avec crainte, tressaillez de joie avec tremblement.
Donnez au Fils vos baisers, de peur qu'il ne s'irrite et que vous ne périssiez dans votre voie ; Car bientôt s'allumerait sa colère ; heureux tous ceux qui mettent en lui leur confiance. » Psaume II versets 10 à 12
Faisons notre ce cri, face aux tumultes du monde, aux grincements de dents des puissants :
Jerusalem, Jerusalem, Convertere Ad Dominum Deum Tuum !
Balthasar