Printemps 1274. Le pape Grégoire X a convoqué un concile à Lyon (France, Rhône). Thomas, presque quinquagénaire, y est invité comme théologien.
Il se met en route mais, parvenu à Priverno (Italie, Latium), il tombe malade et perd l’appétit.
Le médecin du lieu, Jean di Guido, l’examine et lui demande s’il a envie d’un mets en particulier. Thomas lui répond qu’il ne peut rien avaler hormis des harengs qu’il avait jadis goûtés en France.
Le praticien est ennuyé : il est presque impossible de trouver de tels poissons dans cette partie de l’Italie !
Il se rend pourtant sur la place du village où il rencontre un pêcheur venant de Terracina (Italie, Latium), cité du littoral. L’homme transporte des sardines fraîchement pêchées.
Parvenu sur l’emplacement qui lui est réservé sur le marché, le pêcheur dépose sa marchandise à terre. A cet instant, Jean se penche pour voir si quelques autres poissons ne se mêlent pas aux sardines.
Stupeur ! Il découvre, à la place des poissons annoncés, un panier de harengs frais ! Le médecin est stupéfait : on n’a jamais vu de tels poissons dans la région. Il interroge le pécheur qui n’en revient pas non plus : il a bel et bien transporté des sardines et rien d’autre !
Tout joyeux, le médecin fait porter cette pêche miraculeuse à Thomas. Mais celui-ci refuse de manger : « Il vaut mieux que je m’en remette à la divine Providence, plutôt que d’oser manger de ces poissons qui m’ont été accordés par la puissance divine ; je les ai désirés avec trop de convoitise. »
Thomas a été canonisé en 1323 par le pape Jean XXII puis proclamé docteur de l’Église en 1567 par Pie V.