L'empire du Japon fut découvert par les marchands portugais vers l'an 1541. Les japonais ont des moeurs très différentes des nôtres. Ils sont orgueilleux et passionnés par les honneurs [sic]. Ils adorent sous des figures grotesques quelques-uns de leurs ancêtres.
L'empire du Japon était plongé dans les ténèbres du paganisme lorsque Saint François Xavier y arriva en 1549. Il y prêcha l'Evangile avec tant de succès que des provinces entières se convertirent. Sa réussite fut telle que les princes d'Arima, de Bungo et d'Omura envoyèrent une ambassade solennelle au pape Grégoire XIII. Cinq ans après, on comptait au Japon deux cent mille chrétiens, parmi lesquels des prêtres et des princes. Malheureusement les progrès du christianisme furent stoppés en 1588. En voici la cause:
L'empereur Cambacundono, considéré comme un dieu, ordonna l'expulsion de tous les missionnaires jésuites. Il leur donna six mois pour partir. Plusieurs d'entre eux restèrent en se déguisant. La persécution se ralluma en 1592 et un grand nombre de japonais convertis reçurent la couronne du martyre.
Certains marchands trompèrent l'empereur Taycosama en lui faisant croire que les missionnaires n'avaient d'autre but que de s'accaparer l'empire. Alors il en fit crucifier neuf en 1597 sur une montagne proche de Nagasaki; six étaient franciscains, avec à leur tête le Père Pierre-Baptiste, commissaire de son Ordre et natif d'Avila en Espagne; les trois autres étaient jésuites. L'un d'entre eux était japonais le nommé Paul Michi, un talentueux prédicateur de trente trois ans. Plusieurs autres japonais souffrirent avec eux, au total vingt six martyrs. Parmi eux il y eut trois enfants, servants de messe, âgés de douze à quinze ans.
Vingt quatre furent martyrisés à Meaco : on leur coupa les oreilles et le nez; puis on les montra de ville en ville pour intimider les chrétiens. Quand ils furent arrivés au lieu de leur supplice, on leur permit de se confesser aux jésuites de Nagasaki puis on les attacha avec des cordes sur des croix, un collier de fer au cou. Chaque crucifié était flanqué d' un bourreau armé d'une lance pour lui percer le côté. Au signal, les bourreaux percèrent tous les crucifiés en même temps. Les chrétiens recueillirent leur sang et leurs vêtements qui opérèrent des miracles par attouchement.
Urbain VIII plaça ces martyrs au nombre des saints et l'Eglise les honore en ce jour.
Peu de temps avant sa mort, l'empereur Taycosama défendit qu'on brûlât son corps comme c'était la coutume et ordonna qu'on l'enchâssât dans le palais de Fuximi afin d'être adoré comme un nouveau dieu de la guerre. On construisit un temple pour recueillir sa dépouille.
Dès la mort de l'empereur, les jésuites revinrent et convertirent quarante mille âmes en 1599 et plus de trente mille l'année suivante. Ils construisirent cinquante églises; mais la paix fut troublée en 1603 par l'empereur Cobosama qui renouvela les édits contre les chrétiens. Il y eut de nouveaux martyrs. La persécution devint plus sanglante en 1614 et on martyrisa de plus belle avec d'affreux supplices dont seuls les Japonais ont le secret...
Cependant les chrétiens n'abjuraient pas et des milliers moururent sous la torture. Xogon, qui succéda à son père en 1616, continua les cruautés envers les chrétiens.
Un des plus célèbres missionnaires martyrs est le Père Charles Spinola, noble génois et neveu du cardinal Spinola évêque de Nole. Il arriva au Japon en 1602, réalisa beaucoup de conversions et fut mis en prison, condamné à être brûlé à Nagasaki. Il fut exécuté avec quarante autres chrétiens, dont dix neuf prêtres. Tous furent brûlés ou décapités le 2 septembre 1622.
En 1639, l'empereur du Japon interdit l'entrée des Européens dans son pays sauf les Hollandais. Même les ambassadeurs portugais eurent le tête tranchée. Plus tard, en 1642, cinq jésuites débarquèrent dans un port du Japon; mais malgré leur déguisement ils furent découverts et condamnés à mort.
Benoît XIV a inséré le nom des 26 martyrs dans le martyrologe romain en 1740.
Le 24 novembre 2008, 188 martyrs japonais de Nagasaki ont été béatifiés par Benoît XVI.
SAINTE AGATHE
(v. 2020)
SAINT ABRAAMIUS
Evêque d'Arbelle, martyr en 348
SAINT AVIT
Archevêque de Vienne en Dauphiné + en 525
SAINT BERTULPHE ou BERTOUL
Abbé de Renty en Artois + en 705
SAINT VOEL
Solitaire à Soissons + vers 720
SAINTE ADELAIDE
Vierge et abbesse + en 1015