A la fin de 1772, une frêle silhouette parvient au hameau des Bellon, près d’Artigues ( Hautes-Pyrénées). Sale, vêtu de guenilles, l'homme a l'air affamé.
S'enfonçant dans une neige profonde qui tombe à gros flocons, il frappe aux portes pour qu'on lui offre un peu de pain. Personne ne semble y consentir.
Soudain, un chien de berger accourt vers lui, lui lèche la main, repart vers une maison proche et gratte à la porte. Un homme ouvre et aperçoit le pauvre hère. Il le reçoit.
Le propriétaire du chien s'appelle Estienne Bellon. Il offre au vagabond un souper et la chaleur d'un feu de cheminée, puis propose à son invité de passer la nuit au chaud dans sa petite maison.
Au matin, avant de repartir dans un froid glacial, le saint veut remercier Estienne. Celui-ci lui répond immédiatement de ne pas s'en faire et de prier pour lui et les siens.
Benoît le fixe alors intensément et lui dit : « Oui, ce sera fait, et dès aujourd'hui Dieu te confère le don de guérir. Ce don passera à l’aîné de tes descendants mâles jusqu’à la septième génération. »
Depuis lors, les Bellon ont fait des merveilles de père en fils, sans demander un sou aux malades venant à eux.
Cette aventure a pris fin en 1959, lorsque Etienne Bellon, septième descendant, est mort sans héritier !
Le pape Pie IX a béatifié Benoît-Joseph Labre en 1860. Son successeur, Léon XIII, l'a inscrit au catalogue des saints en 1881.