La suite tant attendue de notre saga !
La procession s’ébranle, il faut veiller à ce que les petits ne se marchent pas dessus et ne fassent pas un troupeau informe. Les mains jointes !!! Ce n’est pourtant pas compliqué. Le thuriféraire doit avoir un train à prendre, il ne marche pas, il court. On arrive dans le chœur, embouteillage ! On leur a pourtant expliqué mille fois ! On génuflecte, on se salue et on gagne sa place !
Les ministres arrivent à l’autel, à mon signal tous génuflectent, et à genoux. Le célébrant entonne d’une voix grave : Asperges me. Fait le signe de croix avec l’aspersoir, asperge l’autel et les ministres. Ca y est le thuriféraire s’est encore relevé avant mon signal, il va m’entendre celui-là ! On part pour asperger les personnes qui viennent rendre leur devoir dominical !
L’allée centrale n’est pas bien grande on a du mal à passer à cinq, surtout au bout quand il faut faire demi-tour, et joyeux bazar, l’abbé ne sait plus où est le bénitier, d’un geste ferme il replace le thuriféraire pour qu’il soit à sa gauche. Dans l’allée une petite vieille déborde, tant pis, on ne peut pas faire dans la dentelle, elle sera bousculée, depuis le temps elle doit avoir l’habitude.
Une fois que le célébrant a mis sa chasuble, la messe commence. Les deux acolytes bâillent aux corneilles, d’un regard courroucé ils comprennent qu’ils doivent mettre à genoux. On encense l’autel, mais le thuriféraire n’est pas là ! Un grand va voir ce qu’il se passe dans la sacristie, il était au WC !!! Les ministres attendent à l’autel, ils font une pause liturgique !
Arrive l’Evangile, je crains toujours le pire, le mouvement n’étant pas forcément commode. Comme d’habitude les deux acolytes sont encore assis et pas du tout prêts, je redescends, et d’un ton sec leur intime l’ordre de se bouger le … ! Ah, pour savoir, ils savent, mais dans la pratique, il n’y a plus personne…
Tout le monde est bien en place au pied de l’autel, et pour une fois la schola ne chante pas l’alléluia trop lentement (pas comme dans une certaine grande ville de province, où j’ai entendu du grégorien pour maison de retraite !!). Un des acolytes a failli avoir le micro…
Le diacre chante l’Evangile, et évidemment a failli oublier de le lire en français. On repart, le thuriféraire ne reste pas avec le diacre pour l’encensement du célébrant. Du coup ce dernier reste tout seul dans le chœur, je le renvoi illico presto au diacre ! Faudra revoir ça aussi !
Le prêtre à la banquette quitte chasuble et manipule, et se rend, précédé de votre serviteur, à la chaire.
Les annonces, il y en a un paquet. La vente de vin sur le parvis après la messe pour financer la réparation de la pendule devant la chaire et d’autres encore. Le sermon… au bout d’un moment je décroche, je vois de loin le sous-diacre qui pique du nez…
Retour au chœur, l’organiste, toujours pressé, donne le ton du Credo avant même que le célébrant ait remis sa chasuble… A l’offertoire, le joueur d’orgue donne le ton férial au lieu du ton festival… grrr.
La messe se déroule à peu près normalement, je dis bien à peu près. Votre serviteur a oublié un ciboire à consacrer, le célébrant a sûrement envie de me le faire avaler… je ne suis pas fier. L’acolyte connaît mal les coups de sonnette, il sonne un peu n’importe quand. Agnus Dei, ça ne loupe pas, il sonne. Le thuriféraire intervient pour lui expliquer que c’est plus loin qu’il faut sonner.
Communion, le foutoir dans le chœur comme à chaque fois. Pendant ce temps là j’accompagne le diacre au banc de communion. Y a des petits enfants qui se collent au banc de communion, j’ai du mal à placer le plateau. J’applique ce que m’avait dit un abbé en son temps, tant pis faut décapiter. Donc je force.
Les ablutions, l’acolyte rêvasse, il se réveille et apporte les burettes à l’autel, il failli trébucher sur les marches de l’autel avec sa soutane un peu longue. La dernière oraison chantée, je ferme le missel et prend le carton des intonations pour l’Ite missa est, et là, le tapis des jours de fête se dérobe sous mes pieds et je commence à glisser, jouant, pour garder l’équilibre, à l’hélicoptère. Je me retourne, je vois le diacre qui pouffe et a du mal à chanter l’Ite missa est.
Salve regina, départ en procession, retour à la sacristie, cette fois-ci le thuriféraire est trop lent, il a du louper son train… par contre moi j’aimerais bien qu’on accélère, le dimanche je n’ai pas le temps… je travaille moi !
A suivre.