Depuis 1997, Paolo Spring, prêtre franciscain, s’occupe des reliques eucharistiques conservées dans une chapelle latérale de la basilique Saint-Pierre-Saint-François à Sienne (Italie, Toscane), intactes 280 ans après les faits. Le prêtre raconte l’histoire qui suit en anglais ou en italien.
Le 14 août 1730, les prêtres dans toutes les paroisses de Sienne consacrent un grand nombre d’hosties pour les fidèles qui souhaitent communier le lendemain, jour de l’Assomption. Puis, dans la nuit du 14 au 15, le clergé siennois se réunit dans la cathédrale de la ville pour une veillée, laissant les églises sans vigilance.
Profitant de ces instants, des voleurs pénètrent dans la basilique Saint-François où ils dérobent un calice en or rempli d’hosties. Le lendemain matin, on découvre l’effraction et la partie supérieure du calice est retrouvée fortuitement dans la rue. Mais où sont passées les hosties ?
Trois jours plus tard, un homme s’apprête à sortir de l’église Sainte-Marie de Provenzano, près de la basilique Saint-François, lorsqu’il remarque quelque chose de blanc à l’intérieur d’un tronc. Alerté, le curé ouvre le récipient où il découvre quantité d’hosties, qu’il compte et recompte : 351 au total, soit le nombre exact d’hosties volées trois jours avant ! On les nettoie et, avec l’accord de Mgr Alessandro Zondadari, archevêque de Sienne, une journée d’adoration est organisée.
A l’époque, on veut exposer ces hosties à la vénération des fidèles aussi longtemps que la nature les garderait intactes. Mais, contre toute attente, elles demeurent dans un parfait état au fil des semaines, des mois, des années...
Aujourd’hui, il reste 223 hosties (128 ont été consommées à des occasions diverses), aussi préservées qu’au jour de leur consécration. Plusieurs analyses ont été menées dont les conclusions sont unanimes : ces hosties sont anormalement et parfaitement conservées.
En 1914, saint Pie X ordonne un examen scientifique. Les particules observées sont dans un état de parfaite consistance, « blanches, parfumées et intactes » ; et cet examen de conclure que ces hosties avaient été faites sans précautions particulières, puis conservées dans des conditions ordinaires. Une détérioration dans un laps de temps réduit aurait dû s’en suivre, à l’instar de n’importe quelle hostie.
Saint Jean Bosco et saint Jean XXIII, et bien d’autres, se sont recueillis près des reliques eucharistiques. Le 14 septembre 1980, saint Jean-Paul II s'est rendu sur place pour célébrer le 250e anniversaire du miracle. « Ici, le temps n’existe pas, il s’est arrêté », conclut le père Spring.