En cherchant dans mes tas de photos sur papier j'en ai retrouvé une oubliée, et pour cause. Elle vient de mes parents, (originaires de Normandie). Cette photo est particulière car le négatif est sur verre ! Elle représente l'intérieur d'une église ou d'une chapelle magnifique.
Malgré quelques recherches sur le net, rien, nada ! Le seul indice, mais qui n'en est peut-être pas un, est sur la banderole.
On peut y lire en agrandissant la photo CORONABERIS.
Zone contenant les pièces jointes
Pour la petite histoire, j'ai pu photographier ce négatif en plaçant une forte lampe derrière ! Donc ce n'est pas une chapelle funéraire même si les cierges apparaissent en noir !
Plusieurs statues ont déjà été restaurées par mes soins, sans prétention mais avec une bonne réussite.
Avant de commencer si vous voulez repeindre à l'identique faire des repérage ou recopier les dessins et les couleurs sur une feuille...
La marche à suivre:
1° Utiliser un décapant comme le "DECAPANT GEL EXPRESS" de chez "3V3" en vente à Casto ou ailleurs. Pour s'en servir utiliser des gants des lunettes et des habits qui ne craignent rien.
2° Appliquer le produit en le "tartinant" "avec une cuillère inox par exemple sur l'essemble de la statue en une ou 2 phases, recto puis verso. Le produit met environs 5 à 10 mn. à agir.
3° La peinture se ramolit à vue d'oeil, elle se froisse...
4° Avec une brosse à dents et sous l'eau enlever le produit
5° Savonner au produit vaisselle pour enlever toute trace de produit décapant
6° Laisser sécher 24 heures car le platre s'imbibe d'eau. 7° Prendre de l'enduit (en tube c'est plus pratique) pour reboucher les trous.
8° Poncer avec du grain fin puis très très fin !!!!
La statue est prête à peindre. (commencer à peindre les partie intérieures, visage, mains, vêtements de dessous etc. De préférence utiliser de la peinture glycérophtalique (qui se dilue au white-spirit) elle à une meilleure tenue dans le temps et on peut les nettoyer à l'eau et au savon si nécessaire. Il va falloir faire des mélanges en particulier pour le visage et les mains si l'on veut obtenir des nuances.... Pour les galons et décorations ne pas hésiter à laisser bien sécher puis à dessiner au crayon...
Marie-Alix a 14 ans et c'est la n° 2 de Cécilou comme
vous le savez du reste puisque nous avons prié pour elle
il y a quelques temps .
Donc, voici l'oeuvre et les explications de sa maman ...
Marie-Alix vous remercie de vos prières et de vos pensées en vous faisant cadeau de cette “oeuvre” pour une exposition au collège Sainte-Marie, après avoir découvert de nouvelles techniques au musée Toulouse-Lautrec d’Albi.
Rien n’est copié. C’est une création.
Cosette à partir d’une technique sur verre, Jean Valjean en aquarelle, le fond par grille frottée avec une brosse à dents trempée dans de l’encre, la frise inspirée de l’affiche de La Goulue.
Et bientôt sur la Banquise :
Marie-Alix a également été retenue pour le logo de l’école (une Vierge à l’Enfant, malheureusement rendue avant que mon mari ne puisse la photographier, notée 19/20). Dès que l’école la lui rend vous aurez les premières photos
Félicitations chère Marie-Alix et il faut surtout continuer !
Toute une vie passée à enrichir le répertoire musical :
Maurice André a fait évoluer le jeu de la trompette de façon spectaculaire. Grâce à lui celle-ci est devenue un instrument virtuose, mais également mélodique. Un grand nombre d’œuvres baroques et classiques était tombé dans l’oubli en raison de la difficulté technique de celles-ci (principalement à cause de l’usage, quasi exclusif, de tessitures aiguës). Le virtuose les a remises à l’honneur et portées à la connaissance d’un immense public, se faisant ainsi le champion de Bach et de la musique baroque. Avec sa virtuosité exceptionnelle, et son sens inné de la musique, il a même élargi ce répertoire baroque en empruntant des œuvres au violon, au hautbois et à la flûte.
En se basant sur un prototype des années 50, il a travaillé en étroite collaboration avec la maison Selmer (premier fabricant français d’instruments à vent). Celle-ci a réalisé, selon ses directives, une trompette piccolo, en si bémol, à quatre pistons, spécialement adaptée au répertoire baroque. Cette collaboration durera jusqu’en 1985.
Trompette piccolo.
Maurice André est loué pour sa délicatesse et la trompette connaît, grâce à lui, une nouvelle popularité et suscite de nombreuses vocations.« Il a permis la renaissance d’un grand répertoire de la trompette. », indique son disciple Guy Touvron, auteur d’une biographie, en 2003, intitulée :« Une trompette pour la renommée »(éditions du Rocher). Il a inspiré des partitions nouvelles : concertos d’Henri Tomasi, Boris Blacher et Marcel Landowski, Heptade et Arioso barocco d’André Jolivet, œuvres d’Antoine Tisné, Germaine Tailleferre et Jean-Claude Eloy. Il commandera même une œuvre à son ami Claude Bolling qui allie trio jazz et soliste classique :Toot suite.Sous son impulsion la trompette a retrouvé les lettres de noblesse qu’elle avait acquises au XVIIIème siècle et l’école française s’est imposée comme la plus importante de la fin du XXème siècle.« La trompette est un instrument difficile »,constatait-il dans les colonnes du Monde en 2003.« Elle suscite des réactions ambivalentes, elle qui a gardé son usage guerrier, le goût du triomphe et de la parade, de ses origines bibliques l’image de l’Apocalypse. Mais elle sait aussi faire danser les filles dans les bals populaires ! »Ajoutait-il.
Il excellait dans tous les styles. Avec la célèbre organiste Marie-Claire Alain il a réalisé de nombreux enregistrements classiques, notamment de musique baroque dite d’église, pour trompette et orgues. Ensemble, ils partirent également pour de nombreuses tournées à travers l’Europe.
L’organiste Marie-Claire Alain et Maurice André au festival Bach de Saint-Donat en 1969.
Pour autant, le virtuose n’a pas non plus méprisé une musique plus populaire : de kiosque, de style champêtre. Il a repris, tout un répertoire du début du XXème siècle : polkas, marches, scottish et mazurkas telles queVariations sur le carnaval de Veniseet même des airs populaires commeViens PoupouleouC’est l’piston(Bourvil).
Ouvert à tous les genres, il interpréta également des musiques viennoises et de films.
En 1979, la ville de Paris a créé un concours à son nom : le concours de Trompette Maurice André, premier des concours internationaux de la ville de Paris. En 2006 a eu lieu la sixième édition du concours (qui s’est tenu tous les trois ans à partir de 1997). Le concours était présidé par Maurice André, et le jury choisi parmi les meilleurs trompettistes du monde entier.« La création du concours international de trompette Maurice André aura été parmi mes plus grandes joies. »(Maurice André).
Une personnalité rayonnante, joviale et généreuse qui a marqué ceux qui l’ont côtoyé :
Maurice André doit sa popularité non seulement à son génie interprétatif mais aussi à son tempérament foncièrement généreux. Lui, le petit mineur ayant abandonné l’école à 14 ans, s’est progressivement élevé au sommet de son art, au premier rang mondial et est resté fidèle à ses origines : la mine.« Une école d’entraide et de générosité, tout le contraire du monde musical et médiatique »confiait-il un jour au Figaro. Il n’est pas seulement un exemple pour les jeunes trompettistes, mais également pour la Jeunesse.« J’ai essayé de me rendre utile aux gens que j’aimais. »En plus de la musique, Maurice André donne une extraordinaire leçon de vie. Sa passion il a aimé la faire partager à ses élèves :« J’ai formé 120 élèves au conservatoire de Paris et ça, c’est ma plus grande joie »déclare-t-il, lors d’une entrevue avec le Midi Libre, le 8 octobre 2008.
« J’adore enseigner et donner le goût de la trompette aux jeunes. »
A un élève :« Le Bon Dieu – je crois en Dieu – t’a donné tout ce que demande un être humain, c’est-à-dire, un don… alors respecte-le, beaucoup de respect. »
« Quand on joue un andante, on doit vous faire pleurer. »
A la question, posée par Arnaud Chabé dans le Midi Libre d’octobre 2008 :
S’il vous fallait retenir un souvenir… ?
Ce serait, sans hésiter, quand Herbert Von Karajan m’a demandé de faire un disque avec lui : c’était du Vivaldi, on a vendu plus d’un million de disques. Quand son assistant a appelé, j’ai cru que c’était un copain qui me faisait une blague !
Un géant de modestie et de talent aux multiples récompenses et distinctions
Outre des dizaines de disques d’or et de platine, Maurice André a reçu de nombreuses distinctions et récompenses.
-En 1987, puis encore à trois reprises,les victoires de la musique classiquelui sont décernées.
-En France, il reçoit laLégion d’Honneur.
-En Grande-Bretagne, il est nommé membre honoraire de laRoyal Academy of Music de Londres. Il figure dans le grand livre parmi les trois cents plus grands musiciens de tous les temps, au même titre que Prokofiev, Mendelssohn ou Stravinsky.
-La Hongrie lui remet l’équivalent de notreLégion d’Honneur.
-En 2000, il reçoit la médaille d’or de laSociété académique des Arts-Sciences-Lettres.
-En 2006, les américains le proclament officiellement« meilleur trompettiste du monde »devant Louis Armstrong, Miles Davis et Dizzy Gillespie.
La même année, en juin, avec son épouse Liliane, personne discrète et aux grandes qualités humaines, qu’il associera toujours à sa carrière :« Je n’omets pas non plus la présence de Liliane, mon épouse, qui a su si bien gérer toute ma carrière et admirablement élever nos enfants, qui sont devenus d’excellents musiciens », il fête ses 50 ans de mariage.
-Le 21 mai 2008, Maurice André souffle ses 75 bougies, à Alès, où la Ville et L’office du Tourisme organisent un grand hommage en l’honneur du trompettiste. C’est à cette occasion qu’il fera part de sa joie, dans une interview au Midi Libre, du 29 mai 2008, de retrouver ses Cévennes natales. «Ici, dans cette région française typique, les montagnes me parlent. »Un peu plus loin, évoquant son pays cévenol et le monde minier, il ajoute :« Durant mes cinquante années de carrière comme trompettiste international, j’ai croisé beaucoup de gens des médias ou du show bizz, et j’ai souvent trouvé qu’ils manquaient de naturel. »
-Le dimanche 1erjuin 2008, en présence de son épouse, Liliane, et de ses trois enfants : Nicolas, Béatrice et Lionel, au cours d’une messe d’action de grâces célébrée dans la cathédrale Saint Jean-Baptiste d’Alès, il reçoit un message du pape Benoît XVI, ainsi que la bénédiction apostolique du Saint Père.
Dans le monde entier, des écoles de musique portent son nom.
" Moi, je ne suis qu’un exécutant. Le génie, il est ailleurs "
Maurice André naît le 21 mai 1933 à Rochebelle, ancien faubourg minier d’Alès, dans le Gard. C’est au cœur des mines que le futur prodige découvre la trompette. En effet, son père : Marcel-Jean André joue dans l’Harmonie des Mines et la Fanfare d’Alès. Il se produit beaucoup et joue aussi bien dans les bals que dans les kiosques à musiques.
En 1944, Maurice a 11 ans et nous sommes en pleine guerre. Il est envoyé en Lozère pour commencer à apprendre le solfège, durant deux ans, avant même de toucher à son premier cornet, cadeau coûteux, offert par un père aux modestes revenus. C’est avec ce dernier, Marcel-Jean, grand amoureux de musique classique et son premier professeur, qu’il commence à étudier, en même temps que son frère Raymond, trompettiste également. Maurice André dira souvent avoir trouvé très formateur l’usage du cornet, pour faire ses premières armes à cet âge-là. En même temps, de 14 à 18 ans, il descend à la mine car il faut vivre.
Ses progrès sont fulgurants et il commence à se produire aux côtés de son père. Malgré un travail épuisant, il ne lâche pas la musique et continue à progresser.« Quelle que soit l’heure où je m’étais couché pour jouer dans un bal, je faisais le lendemain, dès 8h, mes 3h de trompette. »
C’est ensuite Léon Barthélémy, professeur au Conservatoire de Nîmes, qui dirigera le jeune Maurice André dans ses premières études musicales. A l’âge de 18 ans, un grave accident l’oblige à arrêter la mine et il continue plus que jamais la trompette.
En 1951, Maurice André a 18 ans et une chance s’offre à lui : le8èmerégiment de transmissionsrecrute des musiciens. Il se retrouve à Paris et, après s’être fait engager par l’armée, il entre auconservatoire national de musique de Paris, rue de Madrid, où il intègre la classe de Raymond Sabarich. Celui-ci est un maître dur, juste et un grand technicien. Il oblige Maurice André à abandonner sa trompette Aubertin pour une Selmer en Ut.
En 1952, à 19 ans, il obtient un premier prix d’honneur de cornet à piston et, l’année suivante, le 9 juillet 1953, un premier prix de trompette amorçant une ascension qui ne s’arrêtera plus. Il entre alors dans l’orchestre symphonique de la société des conservatoires aux côtés de Louis Menardi.
En septembre 1953 il est trompette solo aux concerts del’orchestre Lamoureux(où il restera jusqu’en 1960), del’orchestre philarmonique de l’ORTF(jusqu’en 1963).
A l’automne de la même année, il enregistre son premier disque, chez Erato, avec le chef d’orchestre Jean-François Paillard, le premier à comprendre ses exceptionnelles capacités. Y figurent des compositeurs italiens.
Il joue beaucoup et partout : aucirque Medrano, authéâtre Mogador… et réalise en même temps de nombreux enregistrements studio avec, notamment, Henri Salvador et Charles Trenet.
L’envol :
En 1955, Maurice André remporte le premier prix du concours international d’exécution musicale de Genève. Il entreprend alors une carrière de soliste et fait découvrir au public un répertoire inouï, conférant ses lettres de noblesse à la trompette
En 1962, il entre à l’Opéra-Comiqueoù il restera jusqu’en 1967.
En 1963, à l’âge de 30 ans, il est sollicité pour le jury du concours international de musique (ARD) de Munich. Mais, sur les conseils de Roger Delmotte, il force le destin en s’inscrivant à ce même concours comme… candidat. Il obtient le premier prix et entre dans la légende pour ne plus en sortir.
Il enchaîne concerts après concerts (250 dates certaines années), rencontre les plus grands. Il ose l’interprétation redoutable du 2èmeconcerto brandebourgeoisde Bach et éblouit son auditoire. Ce morceau deviendra son « signe de reconnaissance » avec la badinerie de lasuite en si mineur.
Avec Herbert von Karajan
En 1967, il succède à Raymond Sabarich comme professeur de trompette au conservatoire de Paris. Il y restera jusqu’en 1978 et introduit l’enseignement de la petite trompette piccolo, notamment pour l’interprétation du répertoire baroque. Parmi ses élèves nous retiendrons : Eric Aubier, Guy Touvron, Bernard Soustrot.
Maurice André jouera avec les plus grands chefs : Jean-François Paillard (selon ses propres dires, le chef dont il épousait le plus totalement les options artistiques), Karl Richter, Herbert von Karajan, Riccardo Muti, Karl Böhm, Léonard Bernstein…
En 1980, l’émission de Jacques Chancel (Le Grand Echiquier) lui ouvre ses portes et un large et jeune public découvre le Maître dans toute la perfection de son art. Le succès de cette émission amènera à renouveler l’expérience 8 ans plus tard.« Maurice André est un humaniste qui ne se sait pas (…) C’est un homme simple. Il n’est pas comme certains qui, n’ayant pas de talent, croient que les autres vont leur reconnaître du génie. »(Jacques Chancel)
Son activité discographique donne le vertige : 255 enregistrements ont été gravés, dont près de 50 avec l’orchestre de Jean-François Paillard. Il a également enregistré de nombreux airs populaires avec une exigence aussi stricte que pour des grandes œuvres classiques.
Il a réalisé quelques concerts avec son frère Raymond et ils ont même enregistré ensemble leconcerto pourdeux trompettesde Vivaldi. Ses enfants Béatrice (hautbois) et Nicolas (trompette) se sont joints à lui pour former un trio familial qui s’est produit un peu partout en Europe. Raymond les a d’ailleurs accompagnés pour jouer, en concert, leconcerto de Molter.
Dernières années :
Maurice André a longtemps vécu à Presles-en-Brie, où l’école porte son nom en hommage au virtuose. Mais, après une carrière intense, menée jusqu’au début des années 1990, il quitte la région parisienne pour se retirer à Urrugne, au Pays Basque où, entre mer et montagne, dans cette simplicité qui lui était propre, il s’adonnait à une autre de ses passions : la sculpture sur bois entre deux morceaux de trompette.« Travailler le bois est pour moi une respiration (…) La sculpture c’est mon refuge. »Il a continué à donner des cours de maître à de jeunes trompettistes prometteurs comme Rubén Simeo.
En mai 2008, Maurice André, fidèle à ses origines, fête son anniversaire à Alès où la Ville et l’Office du Tourisme ont organisé un grand hommage en l’honneur du trompettiste virtuose. « Si je vis aujourd’hui au Pays Basque, mon cœur reste à Alès. J’ai été très sollicité ces derniers temps, à travers toute la France, pour réaliser des émissions autour de mon anniversaire, mais j’ai préféré décliner. Je préfère arroser mes 75 ans à Alès, avec de vrais amis. »
Quelques mois plus tard, le 9 octobre 2008, Maurice André donne son dernier concert à la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers et fait ses adieux à la scène.
Il meurt, à 78 ans, le 25 février 2012 à l’hôpital de Bayonne et est inhumé en Lozère, berceau de la famille André, dans le cimetière de Saint-André-Capcèze.
Jacques Chancel : - Maurice André, aimez-vous la musique contemporaine ?
Maurice André : - Ah, non ! Pas du tout…C’est un bruit qui me rappelle trop la mine.
La Banquise a la chance de posséder une inconditionnelle de
Maurice André en la personne de Cécilou !
Toute cette journée nous rendrons donc hommage à ce géant
de la trompette .
Plusieurs articles et vidéos seront publiés aujourd'hui .
Et un immense merci à Cécilou qui a tout fait !
C'est parti !
Maurice André, la « trompette du siècle »
(21 mai 1933-25 février 2012)
Pendant que le cinéma français savourait sa victoire, la musique était en deuil :
Un an après, si je demande autour de moi ce qui s’est passé le 25 février 2012, je suis sûre que la plupart répondra : « Jean Dujardin a reçu l’Oscar du meilleur acteur pour « the Artist. »
Du reste, nos « merdias » ont largement contribué à faire oublier le reste, en ce jour de deuil pour le monde de l’art, et celui de la musique en particulier. Le monde entier, la France en tête, était en transes, chacun y allant de ses pronostiques et supputations concernant les gagnants de la si convoitée (et très moche !) statuette. Aussi, le lendemain soir dimanche, à peine 15 malheureuses petites secondes, pour évoquer la mort de Maurice André au JT de 20h.
La France était mélomane au temps de ses rois. Sans remonter à Anne de Bretagne, dont le goût pour la musique s’inscrivait dans une longue tradition de mécénat musical, propre aux ducs de Bretagne, il n’est que de regarder un peu plus près de nous. On constatera, alors, les œuvres laissées par des Lully, Delalande, Charpentier, Marin Marais, Mouret… Heureux artistes bénéficiant de la protection d’un royal mécène en la personne de Louis XIV !
La « ripoublique » française, elle, a très mauvais goût. Il suffit de voir les horreurs architecturales, dédiées à la musique, qu’elle est capable de concevoir ! Nous nous limiterons à la capitale, avec l’immonde Opéra Bastille et la glaciale Salle Pleyel style Art Déco. Quant à la miteuse salle Gaveau, sa façade s’apparente mieux à celle d’un grand magasin, cousin de la Samaritaine, qu’à celle d’un auditorium de concerts ! Même les américains ont fait mieux avec le Carnegie Hall de New York !
Pourtant, la France a produit, et continue de le faire, des artistes d’exception. Hélas ! Même ceux qui sont mondialement connus ne reçoivent pas une juste considération de la part des médias. La mort d’un virtuose n’est pas un sujet télévisuel ou journalistique méritant la une ou la première page.
Pauvre Maurice André, mort un mauvais jour : celui des Oscars !
« Qui est-il ? » me demanderont certains. Tout bonnementle premier trompettiste au monde du XXème siècle !
Non content d’être consacré meilleur trompettiste, par ses pairs, en 2003, les Américains (qui peuvent faire preuve du meilleur goût, en matière de musique et d’interprètes classiques) le proclament officiellement« premier trompettiste DU MONDE. »Il éclipse ainsi des pointures telles que Louis Armstrong, Miles Davis ou Dizzy Gillespie !
La France aurait des leçons à prendre des Etats-Unis parfois ! Si vous n’êtes pas une star du « chobizz », que vous ne vous investissez pas dans une vague cause écolo-humaniste, ou que vous ne militez pas pour un syndicat, personne ne fait attention à vous.
Or, Maurice André n’a jamais été une vedette médiatique, ni un ambassadeur du politiquement correct. Il ne vivait que pour son art, ses élèves et le rayonnement de la trompette.
Homme d’une grande simplicité et d’une réelle modestie, il n’a jamais oublié ni renié ses origines modestes : la mine !« Ce qui m’a forgé, c’est le travail de la mine, à 14 ans, où je chargeais 17 tonnes par jour. »Bien qu’ayant joué avec les plus grands chefs d’orchestres, rien n’entamera sa simplicité et sa soif de travail : près de 300 disques enregistrés ! Plus de 100 trompettistes formés !
Il ne s’embarrassera ni des usages ni de la langue de bois. Karajan (prononcez Kar’jan) disait de lui :« C’est sûrement le plus grand trompettiste, mais il n’est pas de notre monde. »Maurice André répondra alors :« …C’était ça Karajan, un businessman. Il est le premier à avoir fait des vidéos et il enregistrait trois fois plus que les autres. S’il s’était occupé de la régie Renault, on aurait vendu dix fois plus de voitures… »
En 1988, Jacques Chancel lui consacra un Grand Echiquier et invita certains de ses anciens partenaires, de la mine et de ses formations musicales. Maurice André joua avec eux et, après, en présenta un à Chancel en disant :« Le virtuose de la trompette, ce n’est pas moi, c’est lui : il aurait été beaucoup plus fort que moi mais, lui, il n’a pas eu la chance de pouvoir quitter la mine. »
Johnny, Enrico et autres singes hurleurs prenez-en de la graine quant à la modestie !
Et quelle fantastique lucidité, celle qui lui fait dire :« Ma réussite je la dois à 60% de don et 40% de travail. Même en bossant comme un fou et bien comme il faut, cela ne sert à rien si l’on n’a pas le don. »
Ce don, que lui a donné le Seigneur, il l’a fait fructifier tel le talent de la parabole. Loin de le gâcher, ou de le garder pour lui, il en a fait profiter d’autres et l’a partagé avec charité. Ses connaissance, il les a transmises à ses élèves, dans un :« Tradidi vobis quod et accepi »tout paulinien.
Grand virtuose, il a gardé la modestie et l’humilité des petits et des humbles, de ce dur monde de la mine où il était né et avait passé sa jeunesse.
Merci, cher Maurice André, de l’enchantement que vous nous avez procuré des décennies durant !
Reposez en paix « Maestro » ! Peut-être, Là-Haut, avez-vous trouvé, auprès des Anges, des partenaires à votre hauteur. Ainsi vous sonnez toujours, mais pour Dieu, désormais.