SAINT VICTORIEN
Hunéric, roi des Vandales en Afrique, avait succédé à son père Genséric en 477. Bien qu’il fût arien, il traita les catholiques avec modération au début de son règne ; mais Dieu permit par la suite qu’il leur fît une guerre cruelle. La persécution des prêtres et des vierges consacrées s’étendit bientôt à tous, en 484. Il y eu beaucoup de martyrs parmi lesquels Victorien.
Il était citoyen d’Andrumète et d’une famille très distinguée. Hunéric l’avait fait gouverneur de Carthage avec le titre de proconsul. C’était une marque de grande confiance. Hunéric envoya dire à Victorien que, s’il voulait suivre la religion de son roi, il serait le plus cher de ses officiers et serait comblé d’honneurs. Victorien répondit aux envoyés :
- Allez dire au roi que je mets ma confiance en Jésus-Christ ; qu’ainsi il peut me condamner aux flammes, aux bêtes, ou tel autre supplice qu’il voudra. Je ne consentirai jamais à quitter l’Eglise catholique au sein de laquelle j’ai été baptisé. N’y eût-il pas d’autre vie que celle-ci, je ne voudrai pas me rendre coupable d’ingratitude envers le Dieu que j’ai l’honneur de connaître, et qui a versé sur moi les grâces les plus précieuses.
Une réponse aussi ferme rendit le tyran furieux : il condamna Victorien aux plus cruels supplices. Le saint les souffrit avec joie et mérita de remporter la couronne du martyre.
Le martyrologe romain joint, à ce saint, quatre autres catholiques qui souffrirent la persécution d’Hunéric ; Il nomme d’abord deux frères de la ville d’Aquæ-Regiæ dans la Byzacène (actuelle Tunisie). Ils furent arrêtés et conduits à Tabaye dans la même province.
Les deux frères avaient décidé de mourir ensemble et furent suspendus par les pieds avec des poids énormes. L’un des deux demandant un instant de répit, son frère craignit qu’il renonçât à sa foi et lui cria :
-Dieu te défend, mon frère, de faire une pareille demande. Est-cela que vous avez promis à Jésus-Christ ? Serai-je donc votre accusateur à son redoutable tribunal ? Avez-vous oublié que nous avons juré sur son corps et sur son sang de souffrir ensemble pour la gloire de son Nom ?
L’autre, encouragé par ces paroles, s’écria :
- Non, non, je ne demande plus qu’on me laisse respirer. Ajoutez plutôt de nouveaux tourments à ceux que j’endure déjà.
Après une confession, on brûla les deux saints avec des lames de fer et on déchira leurs corps. Alors les bourreaux dirent :
- Tous imitent leur exemple et personne ne se convertit à notre religion.
Les deux autres martyrs étaient des marchands de Carthage et se nommaient Frumentius.
L’Eglise honore en jour également Saint Libérat, médecin de Carthage, qui fut exilé avec sa femme pour sa foi. Il ressentit une vive douleur lorsqu’on lui arracha ses enfants mais sa femme lui dit :
- Ne pense plus à nos enfants ; Jésus-Christ les protégera ; Il prendra soin de leurs âmes.
Cette bonne chrétienne fut séparée de son mari en prison et elle ne pouvait le voir. Des Ariens lui dirent un jour :
- Ne vous faites pas de souci pour votre mari, il s’est soumis à l’ordre du roi.
Elle répondit qu’elle voulait le voir et qu’ensuite elle prendrait sa dernière résolution. On l’emmena au tribunal où dès qu’elle vit son mari, elle lui fit de sanglants reproches sur son apostasie ; mais à la réponse de Libérat, elle reconnut à l’instant qu’elle avait été trompée par une ruse des Ariens. On ne sait comment ils finirent leur vie, mais ils sont honorés dans l’Eglise avec le titre de martyrs.
Les Ariens exilèrent encore un grand nombre d’ecclésiastiques de Carthage et parmi eux beaucoup d’enfants destinés au service des autels qui, malgré les coups, confessèrent leur foi en Jésus-Christ.
SAINT TURIBE ou TORIBIO
Archevêque de Lima + en l’an 1606 (v. 2020)
SAINT TURIBE ou TORIBIO
Archevêque de Lima + en l’an 1606 (v. 2020)