En 297, lors de sa victoire sur les Perses, Maximien fit célébrer à son retour à Samosata, capitale de la Syrie-Kommagène (est de la Turquie actuelle), des jeux qui fêtaient également la cinquième année de son règne. Tous les habitants eurent l'ordre de se rendre au temple et d'assister aux sacrifices.
Hipparque et Philothée, personnages de haute naissance, mais baptisés depuis trois ans, s'enfermèrent dans une chambre avec un crucifix au mur tourné vers l'orient pour prier. A la neuvième heure leurs amis (cités dans le titre) vinrent les voir et, ne comprenant pas leur claustration, leur en demandèrent la raison. Ils répondirent qu'ils étaient chrétiens, qu'ils ne pouvaient adorer les dieux environnés de l'odeur pestilentielle des sacrifices, ayant été convertis par le prêtre Jacques.
Après un bref enseignement fait par Hipparque, les cinq jeunes gens décidèrent de se convertir et d'être baptisés. Hipparque leur conseilla d'attendre, mais pressés ils écrivirent au prêtre Jacques sous le dictée d'Hipparque de venir rapidement.
Le prêtre vint avec tout le nécessaire ainsi qu'avec les Saintes Espèces en disant:
- Que la paix soit avec vous, serviteurs de Jésus-Christ qui a été sacrifié pour ses créatures.
Alors les cinq jeunes gens se mirent en prière avec le prêtre pendant une heure. Se levant le prêtre leur dit:
- Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous.
Il les confessa, leur fit adjurer l'idolâtrie, les baptisa et leur donna la sainte communion sous les deux espèces, puis se retira chez lui discrètement pour ne pas être découvert par les païens. Tous ces nouveaux chrétiens avaient un haut rang dans la société.
Le troisième jour de la fête, l'empereur demanda si tous les magistrats étaient présents. On lui répondit qu'il manquait Hipparque et Philothée. Alors il ordonna de les conduire au temple provisoire de la Fortune pour les obliger à sacrifier. Les officiers arrêtèrent Hipparque seul et le conduisirent devant l'empereur. Il déclara à ce dernier qu'il rougissait de le voir adorer de la pierre et du bois. L'empereur lui fit donner cinquante coups de fouet plombé et le fit mettre en prison. Puis ce fut le tour de Philothée à qui l'empereur promit la préture s'il sacrifiait; mais il refusa, arguant qu'il ne se couvrirait pas d'ignominie en faisant un tel geste. Il lui expliqua la création du monde, mais l'empereur l'interrompit en lui disant qu'il était dans l'erreur, le fit enchaîner et conduire en prison.
Des officiers eurent l'ordre de se saisir des cinq jeunes et le même scénario se répéta jusqu'à la promesse de les crucifier comme leur Maître. Ils furent jetés en prison.
Les cérémonies terminées, on éleva un tribunal sur les bords de l'Euphrate avec des tentures tout autour. L'empereur, trônant, fit venir Hipparque et Philothée chargés de chaînes, suivis des cinq jeunes les mains liées derrière le dos. Comme ils refusaient tous de sacrifier, ils furent étendus sur des chevalets, fouettés aux épaules, à la poitrine et au ventre, puis ramenés en prison avec mise au secret et avec un minimum de nourriture pour les garder en vie. Ils restèrent ainsi du quinze avril au vingt-et-un juin.
A leur second interrogatoire, ils n'étaient plus que des squelettes. S'ils sacrifiaient, l'empereur leur promit de les faire raser, baigner, puis emmenés au palais où ils retrouveraient leur dignité; mais tous prièrent l'empereur de les laisser pratiquer leur foi chrétienne. L'empereur leur répondit:
- Méchants que vous êtes, vous cherchez la mort, vos désirs vont être accomplis: vous cesserez au moins d'insulter les dieux.
Il ordonna qu'ils soient crucifiés, attachés avec des cordes dont l'une leur passait entre les dents de sorte qu'ils ne pouvaient plus parler. On les traîna au Tétradion en dehors de la ville, où étaient exécutés les condamnés à mort. Les suppliciés étaient suivis d'une grande foule ainsi que de leurs parents, leurs amis et leurs serviteurs, remplissant l'air de leurs lamentations.
Des membres du gouvernement vinrent trouver l'empereur pour lui rendre compte des événements et lui dire qu'il condamnait de façon ignominieuse deux membres de leur gouvernement et cinq sénateurs et qu'on devait au moins leur laisser faire leurs testaments pour qu'ils rendent compte des affaires en cours du pays. L'empereur consentit à sursoir à l'exécution. Alors les magistrats leur dirent:
- Nous avons obtenu cette liberté, sous prétexte de traiter avec vous d'affaires civiles ou politiques; mais dans la réalité, notre but a été de vous prier d'intercéder pour nous auprès de Dieu pour lequel vous mourez, afin qu'il se répande des grâces sur la ville et sur nous-mêmes.
L'empereur, informé, reprocha aux magistrats d'avoir permis aux condamnés de parler au peuple. Ils dirent qu'ils l'avaient fait pour éviter une révolte.
L'empereur montant sur son tribunal ordonna que les sept croix soient alignées face à la porte de la ville. Il se tourna vers Hipparque pour l'exhorter, ce dernier lui répondit:
- Comme il n'est pas possible selon le cours ordinaire de la nature que ma tête soit de nouveau couverte de cheveux, il n'est pas non plus pssible que je change de résolution pour vous obéir.
Alors l'empereur lui fit clouer une peau de chèvre sur la tête et en raillant lui dit:
- Voilà ta tête chauve couverte de cheveux, sacrifie donc, puisque tu l'as promis à cette condition.
Les martyrs ayant été sacrifiés, des dames obtinrent des gardes, contre de l'argent, d'essuyer les visages et de ramasser le sang avec des éponges et des linges. Le lendemain ceux qui n'étaient pas encore morts furent poignardés sur leurs croix. On détacha Philothée, Habide, et Paragrus qui vivaient encore. L'empereur leur fit enfoncer des clous dans la tête jusqu'à ce que leurs crânes éclatent et commanda qu'on jette leurs corps dans l'Euphrate; mais un riche chrétien nommé Bassus paya cent deniers pour les récupérer et les fit enterrer pendant la nuit dans une de ses fermes.
SAINTE LEOCADIE
(voir 2019)
SAINT CYPRIEN ou SUBRAN
Abbé en Périgord, VIè siècle
BIENHEUREUX PIERRE FOURRIER
Général des chanoines réguliers de la Congrégation de Notre-Seigneur et fondateur des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame, + en 1636