Michel Ghisleri, qui sera pape sous le nom de Pie V, est né le 27 janvier 1504 dans la petite ville de Bosco au diocèse de Tortone. Il était d'une famille noble mais pauvre. Il étudia la grammaire chez les Dominicains de Voghera et c'est à quinze ans qu'il décida d'y entrer. Il fut ordonné prêtre à Gênes en 1528 et chargé par ses supérieurs d'enseigner la philosophie et la théologie, ce qu'il fit pendant seize ans. Il fut également pendant longtemps maître des novices et élu prieur de plusieurs couvents assidu à ses devoirs avec une rigueur exemplaire.
Un jour qu'on l'exhortait à s'acheter un manteau pour aller confesser le marquis de Guast, gouverneur du Milanais, il répondit: Des pauvres disciples de Jésus-Christ doivent se contenter d'une seule tunique; il allait à pied dans ses voyages et gardait un profond silence sauf pour s'entretenir des choses de Dieu.
En 1556, le pape Paul IV le nomma évêque de Nepi et de Sutri qui ne formaient qu'un seul diocèse. Dès qu'il fut en place, il releva très vite son diocèse. L'année suivante, il fut fait cardinal du titre de Sainte Marie sur la Mineure et il prit le nom de cardinal Alexandrin, de la ville d'Alexandrie en Lombardie, proche de sa ville natale.
Il réduisit au minimum le nombre de ses serviteurs et les traitait comme ses enfants.
A la mort du pape Paul IV en 1559, ce fut Pie IV (Médicis) qui lui succéda. Le futur Pie V fut transféré à l'évêché de Mondovi en Piémont. Il releva son nouveau diocèse qui avait subi les ravages de plusieurs guerres.
Le pape l'appela à Rome comme conseiller. Il s'éleva contre le mariage des prêtres prôné par l'empereur Maximilien II, qui voulait ainsi intégrer les hérétiques dans la religion catholique.
Après la mort de Pie IV, le 9 décembre 1565, le cardinal Sirlet fut proposé comme successeur, mais Saint Charles Borromée s'y opposa et réunit tous les suffrages en faveur de l'évêque de Mondovi. Il donna son consentement le 7 janvier 1566 sous le nom de Pie V. A leur élection, les papes avaient coutume de faire de grandes fêtes. Or Pie V distribua l'argent aux pauvres et donna ce qui était destiné à l'entretien des cardinaux et ambassadeurs aux couvents de la ville.
Il réglementa la vie des cardinaux, interdit les combats de bêtes, lutta contre la débauche des cabarets, remit au goût du jour les châtiments corporels pour les prostituées et parqua les irréductibles dans un quartier avec interdiction de se montrer.
Un jour, un protestant anglais se convertit en le voyant embrasser les pieds d'un pauvre.
Pour réformer l'Eglise, il publia les décrets du concile de Trente et travailla de toutes ses forces à les faire exécuter ainsi que le catéchisme du même concile. Il étendit ses préceptes jusqu'en Inde, en Amérique et jusqu'aux extrémités de la terre en envoyant des missionnaires.
Il employa aussi son énergie à soutenir les chevaliers de Malte assiégés par les Turcs. Il fit reconstruire la capitale qui prit le nom de La Valette. Il vint aussi en aide à la France lors des troubles sous le règne de Charles IX et sauva Avignon des stratagèmes de Coligny. Il était parfois sévère mais toujours pour assurer la tranquillité publique. Pie V était empreint de douceur.
Michel Baïus, docteur de Louvain, dogmatisait sur la grâce. Mis au courant, PieV proscrivit ses écrits par une bulle le 1er octobre 1567.
Il interdit de mendier et de donner l'aumône dans les églises, mais il permit aux pauvres de se tenir à la porte. Ainsi les fidèles ne seraient plus distraits et le lieu saint retrouverait sa sérénité; la France comptait le plus grand nombre de mendiants.
Pie V visitait souvent les hôpitaux, lavait et baisait les pieds des malades et leur administrait souvent les derniers sacrements.
Les économies réalisées dans le train de vie des prélats lui permit de fonder des établissements pour l'instruction de la jeunesse par une bulle datée de 1571. Il dota aussi de pauvres filles afin qu'elles puissent se marier. C'est aussi à lui qu'on doit l'édition des oeuvres de Saint Thomas qui parut en 1570.
Mais le plus grave fut la volonté de Sélim II, fils de Soliman empereur des Turcs, de vouloir conquérir toute la chrétienté.
En 1570 il commença par vouloir conquérir l'île de Chypre, qui appartenait à Venise. L'année suivante, le pacha Mustapha attaqua Famagouste sa capitale et malgré le traité de paix qui s'ensuivit, il fit couper les oreilles et le nez à tous les officiers et au gouverneur qui fut par le suite écorché vif.
Alarmé, Pie V forma une ligue avec les Vénitiens et Philippe II roi d'Espagne pour s'opposer à l'avance des Mahométans. Les autres princes chrétiens refusèrent l'aide pour des raisons diverses ! Le traité d'alliance fut ratifié en 1571 et on déclara le pape chef de la ligue. Il nomma Marc-Antoine Colonna général des galères et Don Juan d'Autriche généralissime. L'armée chrétienne partie de Corfou trouva la flotte turque à l'ancre dans le port de Lépante. La bataille fut livrée le 7 octobre 1571 et dura de six heures du matin jusqu'au soir. Nous ne pouvons décrire ici toutes les phases de la bataille gagnée par les chrétiens, mais les turcs perdirent trente mille hommes, leur général Ali, plus de deux cents galères et vaisseaux, sans compter les quatre-vingt-dix qui échouèrent ou furent brûlés. Les chrétien firent quinze mille captifs.
Depuis ce temps là, les Turcs ne cessèrent de s'affaiblir, réalisant qu'ils n'étaient plus invincibles.
Dès le commencement de l'expédition, Pie V avait demandé des prières publiques. Au moment de la bataille le pape, en réunion avec ses cardinaux, se retourna brusquement vers la fenêtre, regarda le ciel et dit: Il ne s'agit plus de parler d'affaires; nous ne devons plus penser qu'à rendre grâce à Dieu, pour la victoire qu'Il vient d'accorder à l'armée chrétienne. (authentique, cela figure dans son procès de canonisation).
En reconnaissance de cette victoire, Pie V voulût que l'on célébrât la fête du Rosaire le premier dimanche d'octobre et inséra le mot secours des chrétiens dans les litanies de la Sainte Vierge.
L'année suivante, il se préparait à profiter de la victoire remportée sur les infidèles; mais il mourut le premier mai 1572 à l'âge de soixante-huit ans. Il fut béatifié par Clément X en 1672 et canonisé par Clément XI en 1712. Son corps repose dans l'église Sainte Marie Majeure.
Les papes sont habillés en blanc depuis Saint Pie V qui était dominicain et avait gardé sa robe de moine.
SAINT HILAIRE
Evêque d'Arles + 449
SAINT MAURONT
Abbé de Brueil au doicèse de Térouane + 706
SAINT SARDOS
Evêque de Limoges vers 711
SAINT AVERTIN
Diacre + 1189
SAINT ANGE
Carme et martyr en Sicile + 1225