Moine bénédictin d’origine irlandaise, Fiacre est missionnaire dans la région de Meaux (France, Seine-et-Marne) au VIe siècle.
Saint Faron, évêque de Meaux, lui donne une terre pour y fonder un monastère. Fiacre y bâtit un oratoire envahi par une foule considérable de croyants. Homme de Dieu et thaumaturge, on le dérange nuit et jour. Mais son ermitage est si exigu qu’il ne peut accueillir, nourrir ou loger tant de gens.
Il en informe saint Faron qui lui propose un marché : un grand terrain lui sera offert dans la forêt voisine, à la condition qu’il réussisse à le défricher et à l’entourer d’un fossé dans les vingt-quatre heures suivantes ! Sur cette parole, Fiacre, sachant qu’à Dieu tout est possible, accepte.
Parvenu sur le terrain, le saint trace sur le sol le périmètre du fossé qu’il imagine pouvoir réaliser à l’aide d’une bêche. Au bout de quelques minutes, il se rend compte que le délai imparti est bien trop court. Il hésite, prie puis se remet au travail. A mesure qu’il avance avec sa bêche, les arbres tombent de part et d’autre et le fossé se creuse de lui-même !
Une voisine, Becnaude, sorcière à ses heures, observe la scène. Elle s’approche et se met à injurier Fiacre qui ne dit mot. Puis elle se rend alors chez saint Faron à qui elle raconte ce qu’elle a vu, accusant Fiacre de magie. L’évêque se précipite sur les lieux et trouve Fiacre penaud et désolé, la bêche miraculeuse à ses pieds. Il l’interroge sur l’origine de ses « pouvoirs ».
Après un moment, ne sachant que dire, Fiacre va s’asseoir sur une grosse pierre près de l’évêque. Aussitôt celle-ci s’amollit comme la cire et reçoit l’empreinte de son corps. Faron s’agenouille et prie Fiacre de lui pardonner ses doutes.
On conserve depuis des siècles, dans la nef de l’église abbatiale de Saint-Fiacre, une pierre ronde et creusée vers le centre de sa surface.