Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 janvier 2022 7 23 /01 /janvier /2022 15:00
 
© iStock/Getty Images Plus/Zolnierek Ostensoir.
Un miracle eucharistique le jour de la Fête-Dieu 1668

 

À la fin du printemps 1668, les fidèles catholiques du village des Ulmes-Saint-Florent (aujourd’hui Muy-Saint-Florent, France, Maine-et-Loire, diocèse d’Angers), près de Saumur, ne pavoisent pas : après avoir renforcé leurs présence régionale depuis la promulgation de l’Édit de Nantes en 1598, les protestants tiennent un synode à Saumur. De surcroît, leur curé, le père Nicolas Nézan, vit en concubinage avec l’une de ses paroissiennes et emploie son propre frère comme vicaire.

Le samedi 2 juin 1668 (octave du Saint-Sacrement), vers 19 heures, 200 fidèles rejoignent l’église paroissiale pour la bénédiction du Saint-Sacrement. Un bel ostensoir, posé sur l’autel, contient une grande hostie consacrée. Le curé et son vicaire sont agenouillés devant l’autel, l’un à côté de l’autre.

On chante l’hymne Pange lingua, quand, à la strophe Verbum caro, un phénomène incroyable méduse l’assistance : à la place de l’hostie apparaît à l’intérieur de l’ostensoir « la forme d’un homme » aux « cheveux bruns clair tombant sur les épaules, le visage éclatant, les mains croisées l’une sur l’autre, la droite sur la gauche, le corps revêtu d’une robe blanche en forme d’aube ».

Le miracle a duré au moins un quart d’heure, selon la lettre pastorale de Mgr Henry Arnauld, évêque d’Angers.

Le père Nézan crut d’abord être le jouet d’une illusion d’optique. Il demanda à son confrère ce qu’il voyait dans l’ostensoir. Ce dernier lui répondit qu’il percevait la figure d’un homme jeune et barbu, aux cheveux longs.

À cet instant, le curé prend l’ostensoir et le montre aux fidèles, en leur disant : « S’il y a quelque incrédule parmi vous, qui doute de la présence réelle de Notre-Seigneur au Saint-Sacrement, qu’il approche : voilà Notre-Seigneur qui s’y fait voir manifestement ! »

Et d’ajouter : « Mes enfants, demandons pardon de nos péchés, voilà Notre-Seigneur qui paraît. » Les deux prêtres et bien des paroissiens versent alors d’abondantes larmes.

Un témoin, Pierre Rou, explique : « La figure remplissait la rondeur de l’hostie. »

Le père Nézan fit porter un mot à l’évêque d’Angers pour le tenir au courant. Celui-ci envoya sur place le curé de Saumur, l’abbé Nicolas Charpy, de l’Oratoire, qui fit un compte-rendu positif des événements.

Le 20 juin suivant, l’évêque, accompagné de son promoteur René Bréchu, vient au village où il célèbre la messe, examine l’hostie miraculeuse puis interroge 12 témoins qui, le 2 juin précédent, se trouvaient près de l’ostensoir.

Cinq jours plus tard, le prélat publie une lettre pastorale reconnaissant les faits. Il ordonne que l’hostie soit conservée dans l’église paroissiale, « dans une fenêtre bien sûre et dûment ornée qui sera faite à cet effet près du grand autel du côté de l’Évangile ». Une cérémonie d’anniversaire sera organisée chaque année.

Au cours de son épiscopat, Mgr Arnauld se rend par trois fois aux Ulmes. Son successeur, Mgr Michel Poncet de La Rivière s’y recueille le 20 juin 1712.

En 1710, une seconde enquête est diligentée. Ses résultats confirment en tous points les témoignages de 1688.

Malgré certaines critiques formulées contre Mgr Arnauld et la reconnaissance du miracle, des milliers de personnes vénèrent l’hostie miraculeuse jusqu’à la Révolution. Puis elle est dérobée par un prêtre défroqué. On a retrouvé l’ostensoir au Puy-Notre-Dame (France, Maine-et-Loire) en 1833. Sur ordre de l’évêque d’Angers, l’hostie est alors consommée par le curé du village.

En 1901, le Congrès eucharistique international se tient dans la paroisse des Ulmes.

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Mortimer
  • : Chrétienne et catholique . La Banquise est une force de prières .
  • Contact

Visites depuis le 14/01/2009

 

religion et spiritualite

Pingouin de la Banquise

 

A copier-coller pour les PPP !