SAINT TORIBIO ou TURIBE
Toribio était le fils puiné du seigneur de Mongrovejo. Il est né le 16 novembre 1538. Dès son plus jeune âge, il pratiqua la charité envers les pauvres.
Il fit ses études à Valladolid et à la célèbre université de Salamanque. Reconnu comme un homme brillant par le roi Philippe II, celui-ci le récompensa en le nommant premier magistrat de Grenade. Il remplit cette charge consciencieusement pendant cinq ans.
La situation religieuse au Pérou étant dans un état désastreux, le roi le nomma archevêque de Lima, le poste étant devenu vacant. Ne se sentant pas digne d'une telle charge, il écrivit au roi qu'il se sentait incapable de remplir cet office et que, de plus, les canons interdisaient qu'un laïc soit nommé évêque; mais les ordres du roi étaient formels et il fallut qu'il donne son consentement.
Toribio reçut les quatre ordres mineurs, quatre dimanches différents pour lui donner le temps de remplir ces différentes fonctions; puis il reçut les autres Ordres et fut sacré évêque. Il partit sans délai pour le Pérou et parvint à Lima en 1581. Il avait alors quarante trois ans.
Le diocèse de cette capitale s'étirait sur cinq-cent-vingt kilomètres le long des côtes et allait jusqu'aux Andes dans l'arrière-pays. Plusieurs chefs espagnols agissaient dans le pays comme des tyrans envers les autochtones. Le pays fut embrasé par les guerres civiles. Ce n'était partout que cruautés, trahisons et débauches. La cour d'Espagne avait essayé en vain de venir à bout de ces excès.
L'archevêque, dès son arrivée se mit à la tâche pour faire disparaître tous ces désordres. Petit à petit, avec beaucoup de patience, les premiers résultats se firent sentir.
Il alla, parfois même à pied, évangéliser lui-même les natifs dans les villages les plus reculés. Pour être informé des résultats de l'action de ses prêtres, il décida qu'à l'avenir il se tiendrait un synode diocésain tous les deux ans et un provincial tous les sept ans. Toribio était intraitable sur les scandales d'avarice du clergé, quel que soit le rang du coupable; mais bientôt il fut persécuté par les gouverneurs du Pérou qui, avant l'arrivée du vice-roi François de Tolèden agissaient à peu près comme ils voulaient. Toribio employa la douceur et la persévérance. Il leur enseignait que Jésus-Christ, d'après Tertullien, disait s'appeler la vérité et non la coutume. Il faut dire que les natifs étaient plongés dans la débauche et l'ivrognerie à cause du vin d'Espagne et qu'ils donnaient tout leur or pour en avoir une goutte !
Après maintes suppliques des missionnaires, le roi de Castille Ferdinand déclara les indiens libres et défendit aux espagnols de les employer comme bêtes de somme et de leur infliger des châtiments corporels. Cependant, même les ordres de Charles-Quint n'arrivaient pas à bout des excès de ces soldats espagnols conquérants (consulter les écrits de Bartolomeo de las Casas à ce sujet).
Toribio fonda des séminaires, des églises et des hôpitaux.
Pour s'assurer des progrès accomplis dans son diocèse, il le parcourait souvent à la recherche des pauvres et des égarés. Sa première tournée épiscopale dura sept ans, la seconde cinq et la troisième un peu moins. Lors de ses tournées, il instruisait lui-même les pauvres en apprenant leurs différentes langues. Il disait même sa messe tous les jours (à cette époque ce n'était pas courant), puis il confessait.
Toribio fut le restaurateur de la piété au Pérou. Il tomba malade à Santa, ville située à quatre-cent-quarante kilomètres de Lima. Il prédit sa mort et donna tous ses biens à ses serviteurs et aux pauvres.Lors du Saint Viatique il répétait les paroles de Saint Paul Je désire être affranchi des liens du corps, pour me réunir à Jésus-Christ.
Il mourut le 23 mars 1606. L'année suivante, son corps fut transporté à Lima. Il n'était pas corrompu. Pour sa canonisation, il fut retenu qu'il avait ressuscité un mort parmi plusieurs autres miracles. Il fut béatifié en 1679 par Innocent XI et canonisé en 1726 par Benoît XIII.
SAINT VICTORIEN
Proconsul de Carthage et ses compagnons martyrs sous les Vandales vers 477. L'Eglise honore également SAINT LIBERAT médecin de Carthage.