Au début du XIXe siècle, les frères de San Pasquale de Naples possédaient un petit veau appelé Catarinella. L'animal était connu de nombre de napolitains car il se promenait chaque jour dans les rues et revenait, seul, au couvent le soir sans qu'on ait besoin de le guider. Les religieux avaient disposé autour du cou une étiquette en métal sur laquelle était gravé son nom et l'adresse de leur couvent, dans le cas où il se serait égaré.

Un soir, Catarinella ne rentre pas. Les frères, alarmés et attristés, vinrent trouver le frère Egidio et lui demandèrent de faire quelque chose.

Le lendemain matin, de très bonne heure, le futur saint se rendit chez un boucher du quartier populaire de Pignasecca. Il entra dans son échoppe et, sans ménagement, lui dit ces mots : « Prends la clé et la lanterne et suis-moi dans ta réserve. Où as-tu mis Catarinella ? ». Surpris d'une telle démarche, le boucher, tremblant de peur, donna son accord. Les deux hommes pénétrèrent dans la remise qui servait d'entrepôt et de réfrigérateur.

Après un court moment, le frère Egidio aperçut les restes d'un veau découpé en quartiers. Il se mit à prier puis, au bout d'un moment, il ordonna au boucher d'étendre la peau de l'animal et de mettre les morceaux de viande restants à l'intérieur.

L'homme obéit et joint les bords de la peau. Le saint fit alors un signe de croix, et s'écria : « Au nom de Dieu et de saint Pasquale, lève-toi, Catarinella et... au couvent ! ». Les deux hommes entendirent un grand beuglement ! Le veau surgit, vivant et en bonne santé.

Catarinella regagna son couvent sans aucune difficulté.

Egidio Gilles Marie de Joseph a été béatifié par le pape Léon XIII. En 1996, saint Jean-Paul II a proclamé sa sainteté.