à tous
Ah Prague ! Je n’y suis jamais allée, mais j’aimerais bien la visiter un jour. Les plus grands compositeurs du XVIIIe siècle y ont séjourné : le « Don Giovanni de Mozart y fut joué pour la première fois le 28 octobre 1787, sur un livret de l’italien Lorenzo da Ponte. Plus de 50 ans auparavant (en 1730) Antonio Vivaldi y avait créé un de ses opéras : « Argippo ». La partition de celui-ci avait disparu depuis cette date et seul le livret subsistait. Grâce à l’acharnement d’un musicologue tchèque, la plus grande partie de cet opéra fut retrouvée en …. Allemagne, en 2006!, dans les archives de la grande famille Thurn und Taxi (celle qui a donné son nom à nos …. taxis !).
Et aujourd’hui je vous invite à la découverte d’une curiosité, celle d’une autre partition, perdue et retrouvée, une cantate écrite en commun par Wolfgang Mozart et Antonio Salieri. Pour ceux qui ont vu le film « Amadeus » sorti en 1984, oubliez tout ! Salieri n’a jamais fait empoisonner Mozart. C’est un délire de cinéaste. A part ça, le film est très intéressant et vaut la peine d’être regardé. Et donc, contrairement à la légende lancée par l’écrivain russe Pouchkine, Mozart et Salieri n’étaient pas ennemis et il leur arrivait même de travailler ensemble.
J’en reviens à la partition retrouvée il y a quelque temps dans les collections du Musée de la Musique à Prague et qui était perdue depuis 1785. On en connaissait l’existence depuis les années 50 du XXe siècle, sans en connaître l’auteur, car les noms étaient cryptés, pratique courante à l’époque. Ce n’est que très récemment qu’on a réussi à déchiffrer et identifier les noms et qu’on a découvert qu’il s’agissait de Mozart, Salieri et d’un certain Cornetti, sur un poème de Lorenzo da Ponte.
Cette cantate intitulée « Per la ricuperata salute di Offelia (pour la santé retrouvée d’Ophélie) avait été écrite pour célébrer le rétablissement d’une soprano anglaise, Nancy Storace, malade depuis plusieurs mois. Cette dernière devait créer l’année suivante, à Vienne, le rôle de Suzanne dans « les Noces de Figaro » de Mozart, également sur un livret de Lorenzo da Ponte.
Cornetti et Salieri ont mis chacun en musique une strophe du poème de da Ponte et Mozart est l’auteur des deux autres strophes de cette œuvre écrite en une semaine.
La musique de cette cantate, a été entendue, pour la première fois depuis plus de 200 ans, le 16 février dernier à Prague, jouée au clavecin. A quand une version chantée ?
Comme cette vidéo est très courte, je vous invite à écouter en ce dimanche une œuvre complète de Mozart, les « Vesperae Solennes de Confessore »
Madame Zouave