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31 mars 2021 3 31 /03 /mars /2021 09:10
31 mars 2021

SAINT ACACE ou ACHATE

 

 

Acace ou Achate était évêque de la ville d’Antioche (aujourd’hui Antakya au sud de la Turquie, près de la frontière Syrienne) où il y avait un  très grand nombre de Marcionites. On lui donna le surnom d’Agathange, qui signifie bon ange. Pendant la persécution de Dèce, il sut maintenir son troupeau dans un inviolable attachement à la foi, tandis que les Marcionites, vaincus par la crainte des supplices, ne rougissaient pas de sacrifier aux idoles. Il confessa lui-même Jésus-Christ. Voici l’histoire de cette confession :

 

Martien, homme consulaire, se fit amener l’évêque Acace,  regardé comme le bouclier et le refuge du pays à cause de son immense charité envers tout le monde ; lorsqu’il fut en sa présence, il lui dit :

 

Martien

- Comme vous avez le bonheur de vivre sous les lois romaines, vous devez aimer et honorer les princes qui sont vos protecteurs.

 

Acace

- De tous les sujets de l’empire, il n’y en a pas qui honorent plus l’empereur que les chrétiens. Nous demandons sans cesse à Dieu, dans nos prières, qu’Il lui accorde une longue vie, pleine de succès, comblée de toutes sortes de prospérités ; qu’Il lui donne de l’esprit de sagesse et de justice pour gouverner ses peuples, afin que tout son règne soit heureux et se passe dans une paix florissante qui amène l’abondance dans toutes les provinces de sa domination.

 

- Cela est fort louable ; mais afin que l’empereur puisse être plus fortement convaincu de votre soumission et de votre fidélité, venez lui offrir un sacrifice avec nous.

 

-  Je viens de vous dire que je prie le grand et le vrai Dieu pour le salut de l’empereur : mais ce prince ne peut exiger un sacrifice de nous ; cette sorte de culte ne lui est pas due, ni à quel homme que ce soit.

 

- Dites-nous donc quel Dieu vous adorez, afin que nous puissions, nous aussi, lui présenter nos hommages et notre encens.

 

-  Je souhaite de tout mon cœur que vous le connaissiez.

 

-  Quel est son nom ?

 

- Il se nomme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

 

-  Sont-ce là aussi des Dieux ?

 

- Non sans doute, ce sont des hommes auxquels le vrai Dieu a parlé. Il n’y a qu’un Dieu, et lui seul doit-être adoré, craint et aimé.

 

- Quel est-il enfin, ce Dieu ?

 

- Adonaï, le Très-haut, qui est assis sur les Chérubins et les Séraphins.

 

- Qu’est-ce qu’un Séraphin ?

 

- Un ministre du Très-haut et un des principaux princes de la cour céleste.

 

- Quelles chimères nous débitez-vous là ? Laissez vos êtres invisibles pour adorer des dieux que vous puissiez voir.

 

- Dites-moi à votre tour qui sont ces dieux à qui vous voulez que je sacrifie ?

 

- Apollon, sauveur des hommes, qui nous préserve de la peste et de la famine, qui «éclaire, régit et gouverne l’univers.

 

- Quoi ! Cet Apollon qui n’a pu se conserver la vie, et qui, épris d’amour pour une jeune fille (Daphné), courait après elle sans prévoir qu’il ne posséderait jamais l’objet de sa passion ? Il est évident qu’il ne prévoyait pas l’avenir puisqu’il ignorait ce qui devait lui arriver ; il n’était pas dieu non plus, puisqu’il se laissa tromper par une fille. Tout le monde sait qu’il conçut une détestable passion pour Narcisse et qu’il  eut la maladresse de lui casser la tête d’un coup de palet. N’est-ce pas encore ce prétendu dieu qui, avec Neptune, se fit maçon et se loua à un roi pour lui bâtir les murailles d’une ville ? Et vous exigeriez que je sacrifiasse à une pareille divinité ? Ne voudriez pas aussi que j’offrisse de l’encens à un Esculape, foudroyé par Jupiter ; à une Vénus, infâme par ses impudicités et à cent autres monstres semblables, qui sont l’objet de votre culte ? Non, il n’en sera pas ainsi ; et quand il s’agirait de ma vie, je ne me résoudrais jamais à adorer ceux que je rougirais d’imiter et pour lesquels je ne puis avoir que du mépris et de l’horreur.

Comment peut-il se faire que vous adoriez des dieux dont vous puniriez les imitateurs ?

 

- Je sais que vous autres chrétiens avez coutume de décrier nos dieux ; c’est pourquoi je vous ordonne de venir avec moi à un banquet sacré en l’honneur de Jupiter et de Junon, afin que vous rendiez à la majesté de ces divinités ce qui leur est dû.

 

- Pourquoi sacrifier à un homme dont on voit encore le tombeau dans l’île de Crète ? Est-il donc ressuscité ?

 

- Ou sacrifiez, ou mourez.

 

- Voilà précisément ce que font les brigands de Dalmatie ; lorsqu’ils ont surpris un pauvre voyageur dans quelque défilé, ils lui donnent à opter entre la bourse et la vie. Pour moi, je vous déclare que je ne crains rien. Les lois punissent les adultères, les voleurs, les homicides. Si j’étais coupable de quelques uns de ces crimes, je serais le premier à me condamner moi-même ; mais si tout mon crime est d’adorer le vrai Dieu et si pour cela je suis mis à mort, je serai condamné non par la loi, mais par l’injustice du juge.

 

- Je n’ai pas ordre de vous juger mais de vous contraindre ; et en cas de désobéissance, je saurai vous traiter comme vous le méritez.

 

- Et moi aussi j’ai un ordre ; c’est de ne pas renoncer à mon Dieu : si donc vous vous croyez obligé d’obéir à un homme mortel qui deviendra bientôt la pâture des vers, à combien plus forte raison dois-je obéir à un Dieu tout-puissant, infini, éternel, qui a déclaré qu’ «Il renierait devant son Père quiconque le renierait devant les hommes ».

 

- Vous venez de confesser l’erreur de votre secte, dont je désire d’être instruit depuis longtemps. Vous dites donc que Dieu a un fils ?

 

- Oui, sans doute.

 

- Quel est ce fils de Dieu ?

 

- Le Verbe de vérité et de grâce.

 

- Est-ce là son nom ?

 

- Vous ne m’aviez pas demandé son nom, mais quel il était.

 

- Eh bien, son nom ?

 

- JESUS-CHRIST

 

- De quelle femme Dieu a-t-il eu ce fils ?

 

- Dieu n’engendre pas à la manière des hommes ; son fils est sorti de son cœur (ou de son intelligence) ; c‘est pourquoi il est écrit : « Mon cœur a produit la bonne parole » (Ps. 44).

 

- Dieu est donc corporel ?

 

- Lui seul se connaît ; nous connaissons pourtant assez ses perfections pour le confesser et l’adorer.

 

- S’il n’a pas de corps, il ne peut avoir non plus de cœur.

 

- La sagesse ne tire pas son origine du corps ; ainsi ce sont deux choses indépendantes l’une de l’autre.

 

Martien arrêta ce dialogue, et pressa le  saint de sacrifier à l’exemple des Cataphryges ou Montanistes et porter à l’obéissance le peuple qui dépendait de lui.

 

- Ce n’est pas à moi, répondit Acace, que le peuple obéit, mais à Dieu. Qu’il m’écoute si je lui conseille des choses justes ; qu’il me méprise si je lui en conseille de mauvaises et si je tâche de le pervertir.

 

- Donnez-moi les noms de tous ceux qui composent ce peuple.

 

- Ils sont écrits au ciel dans le livre invisible de Dieu.

 

- Où sont les magiciens vos compagnons et les prédicateurs de cette erreur artificieuse ? (sous-entendu les prêtres)

 

- On ne peut détester la magie plus que nous.

 

- Votre magie est cette nouvelle religion que vous introduisez.

 

- Appelez-vous magie de renverser souvent d’une seule parole les dieux que vous craignez, après les avoir faits vous-même ? Pour nous, nous craignons non celui que nos mains ont forgé, mais celui qui est le seigneur et maître de toute la nature, qui nous a créés, qui nous a aimés comme un bon père, qui nous a délivrés de la mort et de l’enfer comme un pasteur soigneux et affectionné.

 

- Donnez-moi les noms que je demande, si vous voulez éviter les tourments.

 

- Je suis devant votre tribunal et vous me demandez mon nom ; vous demandez aussi celui des autres ministres du Seigneur. Comptez-vous en vaincre plusieurs, vous que je confonds moi seul ? Puisque vous êtes si curieux de noms, le mien est Acace ; mais je suis plus connu sous celui d’Agathange. J’ai deux compagnons, Pison, évêque de Troie et Ménandre, prêtre. Faites présentement ce qu’il vous plaira.

 

- Vous resterez en prison jusqu’à ce que l’empereur ait vu le procès et j’attendrai là-dessus ses ordres.

 

Ayant lu la rédaction du procès, Dèce fut si frappé de la sagesse et de la fermeté d’Acace, qu’il ordonna qu’on lui rendît la liberté et qu’on lui permît de professer sa religion. Il ne laissa pas de récompenser Martien en lui donnant le gouvernement de la Pamphylie.

 

La glorieuse confession d’Acace est datée du 29 mars 250 ou 251. On ignore s’il y survécut longtemps. Les Grecs, les Egyptiens et tous les Orientaux l’honorent le 31 mars. Son nom ne se trouve pas dans le martyrologe Romain.

 

 

SAINT BENJAMIN

Diacre et martyr en Perse + en 424 (v. 2020)

 

SAINT GUYON ou GUY

Abbé de Pompose en Italie + en 1046

 

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