SAINT PACOME
Pacôme est regardé ainsi que Saint Antoine comme le patron des cénobites. En effet il est le premier à avoir écrit une Règle monastique.
Pacôme est né en Haute-Thébaïde vers l’an 292. Ses parents, idolâtres, l’élevèrent dans la religion et la science égyptienne. Il montra dès sa jeunesse beaucoup de douceur et de modestie et montrait un dégoût certain pour les cérémonies païennes.
A l’âge de vingt ans, il fut enrôlé dans les troupes de l’empereur. On pense qu’il s’agit de Maximin1 qui soumit l’Egypte en 310 et qui, dans les années suivantes, fit d’importants recrutements pour combattre Licinius et Constantin.
Pacôme et les autres recrues furent embarqués sur des bateaux qui descendaient le Nil jusqu’à Thèbes ou Diospolis, capitale de la Thébaïde. Dans cette ville, il y avait beaucoup de chrétiens. Ceux-ci eurent pitié de ces pauvres soldats que l’on traitait fort mal et qui étaient tout le temps enfermés. Alors ils leur procurèrent tous les secours possibles.
Pacôme voulut savoir qui étaient ses bienfaiteurs. Ayant appris qu’ils croyaient en Jésus-Christ, fils de Dieu et qu’en faisant le bien sur terre ils s’assuraient une récompense future, Pacôme n’eut plus qu’une seule envie, faire comme eux.
Maximin ayant été battu, son armée se dispersa et la guerre prit fin. Libéré, Pacôme se rendit dans un village de la Thébaïde où les chrétiens avaient une église. Il se mit au nombre des catéchumènes. Après les épreuves ordinaires, il fut admis au sacrement de régénération. Depuis qu’il connaissait la Religion, il n’avait cessé de faire cette prière :
- O Dieu, créateur du ciel et de la terre ! Jetez sur moi un regard de pitié ; délivrez-moi de mes misères ; enseignez-moi le vrai moyen de me rendre agréable à vos yeux. Tout mon désir et toute mon étude seront de vous servir et d’accomplir votre sainte volonté.
Plein de bonnes résolutions, son premier soin fut de choisir un guide sage et éclairé. Ayant entendu parler d’un vieillard nommé Palémon qui vivait dans le désert (dans le sens, en dehors des lieux habités) avec beaucoup de sainteté, il alla le trouver pour se placer sous sa conduite ; l’homme lui conseilla de se rendre dans un monastère, sa propre vie étant trop austère. Il lui dit :
- Considère mon fils, que du pain et du sel sont toute ma nourriture ; l’usage du vin et de l’huile me sont inconnus. Je passe la moitié de la nuit à chanter des psaumes ou à méditer les Saintes Ecritures. Quelquefois, il m’arrive d’être toute la nuit sans dormir.
Pacôme ne se sentit pas découragé et promit au vieillard de faire tout ce qu’il ordonnerait. Palémon lui donna alors l’habit. Pacôme prit goût à la solitude et se mit à étudier. Les deux ermites récitaient les psaumes ensemble ; travaillaient de leur mains pour gagner de quoi vivre et assistaient les pauvres.
Pacôme se détacha des créatures pour se tourner uniquement vers Dieu et se forma à l’humilité, la patience et la douceur. Souvent il priait les bras en croix, posture en usage à l’époque.
Parfois, Palémon lui ordonnait de transporter du sable d’un endroit à un autre jusqu’à ce que l’envie de dormir lui fût passée, car dans ses prières Pacôme s’endormait souvent.
Palémon lui dit un jour de préparer le repas de Pâques. Pacôme mit de l’huile et du sel dans les légumes qu’ils devaient manger avec du pain. Le vieillard fit sa prière mais voyant l’huile, il dit :
- Mon Sauveur a été crucifié et je me flatterais au point de manger de l’huile ?
Il ne put se résoudre à manger.
Pacôme se rendait quelquefois dans un vaste désert nommé Tabenne (au diocèse de Tentyre près de Diospolis)) sur les bords du Nil. Là, il entendit une voix qui lui disait de bâtir un monastère pour tous ceux qui seraient envoyés par Dieu pour le servir. A la même époque, il reçut d’un ange les instructions touchant à la vie monastique. Ayant rejoint Palémon, ils allèrent à Tabenne et y bâtirent une petite cellule en 325, vingt ans après que Saint Antoine eut fondé son premier monastère. Peu de temps après, Palémon rendit son âme à Dieu. Il est honoré le 11 janvier dans le martyrologe romain.
Le premier disciple de Pacôme fut son frère aîné Jean. En peu de temps, il se vit à la tête de cent moines. Depuis sa conversion, il ne se couchait jamais pour dormir, mais se reposait assis et ne terminait jamais ses repas.
Ses moines mangeaient toujours avec leur capuchon sur la tête pour ne pas se voir les uns les autres. Leurs robes n’avaient pas de manches et, lorsqu’il faisait froid, ils se couvraient d’une peau de chèvre blanche à laquelle ils donnaient le nom de mélote. Ils communiaient régulièrement le premier et le dernier jour de la semaine. Après le noviciat, Pacôme leur faisait prononcer des vœux, mais aucun moine n’était ordonné prêtre. Les monastères étaient desservis par des prêtres de l’extérieur. Tout le monde devait travailler selon ses forces et personne ne restait sans rien faire. On prenait grand soin des malades et Pacôme les servait lui-même. La loi du silence était absolue et un moine ne pouvait poser une question que par signes. Lors de la mort de l’un d’entre eux, une messe était célébrée pour le repos de son âme. Les personnes faibles étaient accueillies comme les autres s’ils avaient la vocation (Saint Jérôme nous a donné la traduction de la Règle de Saint Pacôme que nous possédons encore).
Pacôme bâtit encore six monastères proches les uns des autres. En 338, il choisit comme résidence celui de Pabau ou Pau. Ce monastère devint encore plus célèbre que celui de Tabenne. Il bâtit encore une église dans un village voisin, sur les conseils de Sérapion, évêque de Tentyre, pour les gardiens de troupeaux. Quelque temps, il y fit office de Lecteur. Son évêque voulant l’ordonner prêtre, il refusa par humilité.
Saint Athanase qui avait une grande admiration pour Pacôme vint le voir à Tabenne en 333.
Pacôme avait une sœur qui voulait se consacrer à Dieu. Ne pouvant la recevoir dans son monastère, il lui en fit bâtir un pour les femmes, de l’autre côté du Nil : il fut bientôt rempli de vierges zélées.
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Dieu donna à Pacôme le don des miracles et de la prophétie. Il prédit le relâchement qui dans les siècles à venir, allait défigurer l’Ordre.
En 348, accusé de malversations mensongères, il fut convoqué devant un concile à Latopolis, mais confondit tous ses accusateurs et reçut les félicitations des pères du concile. L’année suivante, le monastère fut atteint par la peste. Une centaine de religieux en moururent dont Pacôme. Il avait cinquante-sept ans. Ses monastères comprenaient alors sept mille religieux. Son Ordre subsista jusqu’au onzième siècle.
1. D’autres auteurs pensent que c’est Constantin.
SAINT BONIFACE
Martyr vers 307
SAINT PONS
Martyr en 258
SAINT EREMBERT
Evêque de Toulouse + 671
SAINT CONDE
prêtre et ermite + vers 685
SAINT CARTHAG Le Jeune, surnommé MOCHUDA
Evêque en Irlande + en 637