D’origine auvergnate, saint Odilon (961-1048) succède à l’abbé Mayeul à la tête de la prestigieuse abbaye de Cluny. Il remplira ce ministère pendant 55 ans. Il meurt en odeur de sainteté.

Quelques jours après ses funérailles, saint Brunon, évêque de Toul et futur pape Léon IX, prie dans sa chambre avant de dormir. A son habitude, il implore l’aide des saints.

A peine endormi, une vieille femme à l’aspect repoussant lui apparaît en songe. Ses « vêtements en lambeaux », son « visage difforme » et ses « cheveux hérissés » effraient Brunon qui cherche à la repousser, en vain. L’apparition le poursuit et veut lui parler.

Incapable de s’en défaire, décontenancé, Brunon trace un signe de croix sur son front. Aussitôt, la femme tombe sur le sol. Elle gît, telle une morte. Soudain, elle se relève, mais son aspect a complètement changé : elle est est désormais très belle.

Brunon est réveillé par cette scène. Après un moment passé dans sa chapelle, il regagne sa chambre puis se rendort.

Saint Odilon lui apparaît alors dans une belle lumière. Brunon le reconnaît et l’interroge sur le sens de son cauchemar.

« Bienheureux es-tu, car tu as sauvé son âme de la mort », lui répond l’être céleste. Et de lui expliquer que la vieille dame était une allégorie de l’Eglise que Brunon, une fois devenu pape, aiderait grâce à ses réformes et son soutien aux moines. 

Cette intervention post mortem est frappante : le 2 novembre 998, l’abbé saint Odilon introduisait la célébration liturgique du Jour des morts à Cluny, mesure qu’il étendit en 1030 à tous les monastères de l’ordre. C’est le point de départ de la fête célébrée en ce jour.