Dans les derniers jours de 1490, le jeune Erasme de Rotterdam séjourne à Paris, au collège Montaigu, où il prend de la documentation pour ses futurs livres.
Mais depuis quelques jours, ses capacités baissent considérablement : insomnies, vertiges, moments de fébrilité l’empêchent de travailler.
Les médecins consultés sont inquiets après avoir diagnostiqué une fièvre « quarte » au « prince des humanistes » : des accès de température revenant par intermittence sans que quiconque ne comprenne l’origine du mal.
Erasme s’interroge : ne serais-je pas la proie d’une maladie incurable ? Croyant (il sera bientôt ordonné prêtre), il décide de s’en remettre à Dieu.
Le 12 janvier 1491, il assiste à une procession de la châsse contenant les reliques de sainte Geneviève (+ 512), organisée par le clergé et les responsables municipaux pour mettre fin aux inondations qui, à cette date, frappent la capitale.
Isolé dans la foule, courbaturé par la fièvre, il attend de voir ce prestigieux coffre, et, peut-être, de pouvoir toucher celle qui a sauvé Paris tant de fois.
Enfin, il voit de ses yeux le magnifique reliquaire. Humblement, il se signe et prie la sainte de le délivrer de sa fièvre afin qu’il continue son labeur intellectuel.
Comme il l’attestera plus tard, il est guéri subitement lorsque le reliquaire parvient à sa hauteur, sans qu’il n’entende ni ne perçoive rien.
Son médecin, Guillaume Copus, premier médecin du roi, lui déclare : « Vous n’avez plus besoin de mes services. Quel que soit le saint que vous avez invoqué, il est plus habile que tous les médecins ensemble ! »
Erasme a remercié sainte Geneviève en composant une ode en vers latins que l’humaniste cite en 1500 à l’un de ses correspondants.
|