« Je ne suis qu’un pauvre pécheur », aime dire saint Guillaume Berruyer (ou Donjoeon), archevêque de Bourges (France, Cher) depuis 1199, à tous ceux qu’il rencontre. « Voici l’humilité faite homme » pense-t-on autour de lui.
Guillaume est un prince de l’Eglise. Mais le moine cistercien qu’il fut vit toujours en lui.
En ce 10 janvier 1209, sentant que sa vie terrestre prend fin, il demande aux siens de l’allonger sur un lit de cendre. Il a vécu en pénitent. Il entend mourir ainsi.
Malgré des interrogations autour de lui - comment un prince de l’Eglise, peut-il paraître si effacé ? - il est exaucé.
Une foule compacte, constituée d’évêques, abbés, prêtres, religieux divers, et de milliers de laïcs, accompagne Guillaume dans son dernier voyage. La cathédrale est archicomble. La cérémonie achevée, un clerc lève brusquement les bras en direction du ciel. « Regardez, regardez, hurle-t-il, là au-dessus du clocher… »
Les témoins tournent leur regard dans la direction indiquée et n’en reviennent pas : une grosse boule lumineuse, comme un feu incandescent, s’élève au-dessus de l’édifice, monte dans l’azur, avant de disparaître aux regards.
L’âme de Guillaume est parvenue à Dieu.
Il est canonisé neuf ans plus tard.
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