En 826, le doge de Venise (Italie) charge deux négociants de ramener les reliques de saint Marc d’Égypte, où l’évangéliste repose depuis l’an 68. Après avoir échangé le corps du saint avec celui d’un autre chrétien, et dissimulé les reliques dans un panier, sous des feuilles de chou au milieu de viande de porc, ils regagnent la Sérénissime le 31 janvier 828.
Le doge fait installer les reliques au bas d’une colonne de marbre dans une chapelle ducale. Mais on en perd la trace vers 1063, lorsque débute la construction d’une nouvelle basilique. Clergé et fidèles désespèrent de pouvoir les retrouver. Tout Venise s’émeut.
Les années passent. En 1094, alors que le chantier est achevé, les autorités organisent un jeûne solennel de trois jours, suivis d’une grande procession afin d’implorer Dieu de leur faire connaître l’endroit où a été laissé le reliquaire.
L’atmosphère est recueillie. Mais après tant de temps, comment espérer ? Soudain, un des piliers du bras droit du transept s’effrite, laissant apparaître le bras d’un homme à l’intérieur d’un reliquaire. Le membre semble indiquer un point précis dans la basilique. On s’y précipite. On creuse. On prie. Au bout de quelques instants, la châsse de saint Marc est enfin retrouvée après des décennies d’oubli.
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