Moine bénédictin, Anselme, abbé du monastère normand du Bec en 1079 puis archevêque de Cantorbéry (Angleterre, Kent), Docteur de l’Église, est l’un des grands auteurs du Moyen Âge.
Peu après 1100, un de ses amis, le comte Arnoul, fils de Roger de Montgomery, achève un séjour en Normandie. Il veut revenir en Angleterre avec ses hommes sur une embarcation de taille modeste. La première moitié de la traversée se passe sans encombre. Mais un brouillard épais envahit soudainement l’horizon. Le vent tombe. Arnoul et les siens ne peuvent ni se diriger ni avancer.
La peur succède à la surprise et, au bout de quelques heures, les hommes perdent patience.
Deux jours après, rien n’a changé : un brouillard à couper au couteau empêche toute manœuvre et toute décision opportune.
Soudain, Arnoul pense à Anselme dont les prières parviennent à maîtriser les éléments. Il dit à ses soldats : « Tournons notre langue et notre cœur vers notre père et pontife Anselme que nous avons souvent vu, à qui nous étions attachés, implorons la bonté de son cœur que nous connaissons pour qu’il demande la fin de ce très grave ennui que nous subissons. »
Tous acquiescent. D’une voix unanime, ils se mettent à prier. Un instant plus tard, le brouillard s’évanouit aussi vite qu’il est venu, le ciel s’éclaircit et tous se réjouissent d’apercevoir la côte de leur pays. Arnoul gagne la cour du roi Henri Ier de Beauclerc où il raconte ce que Dieu a fait pour lui et les siens à la prière du saint archevêque.
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