Pierre ne cessera jamais de nous étonner . Voici un nouvel article, toujours destiné à l'origine à ses élèves de sixième, sur les idéogrammes chinois, en s'appuyant sur le Lotus Bleu d'Hergé
1°) Lán, (
en simplifié) la renouée tinctoriale ou renouée des teinturiers (qui donne la teinture bleu-indigo), plante qui désigne la couleur bleue. Au dessus, la clé des végétaux
Câo, dont la forme complète est :
(en six traits) et en dessous
Jiàn (
en simplifié qui signifie contrôler. C’est un dignitaire
Chén qui se penche
Wò
( en simplifié) sur un vase, une coupe
Mîn pleine
Xuè (ce dernier caractère signifie aujourd’hui le sang). Notez que dans la composition le point de Xuè est « remonté ». Le caractère Lán évoque bien le long travail effectué penché sur une bassine de teinture :
Teinture à l'indigo
L’hiver, les Miao des Grandes montagnes Miao portent un costume fait dans un coton tissé teint à l’indigo. Le bleu indigo est obtenu grâce à la « renouée tinctoriale ». La renouée est plantée au printemps et cueillie à l’automne. Les feuilles sont mises à fermenter sept jours dans un tonneau, on laisse décanter, puis on retire le dépôt et on ajoute de la chaux au liquide. Les feuilles décomposées sont retirées du liquide et de la chaux est ajoutée à ce bain de teinture qui forme alors une mousse bleu foncé. Enfin, on plonge le tissu à froid dans le bain de teinture obtenu : l’indigo.
Il faut huit bains successifs pour obtenir une couleur bleu sombre. Entre chaque bain le tissu est mis à sécher au soleil. Le tissu teint est longuement martelé à l’aide d’un maillet de bois sur une pierre plate et badigeonné au blanc d’œuf ou au sang de bœuf, de façon à obtenir un effet brillant et violacé. Ce traitement donne aussi au tissu une texture résistante et imperméable, ne laissant passer ni le vent ni la pluie. Des broderies ou bandes tissées sont apposées sur les manches, le col et le plastron. Un vêtement ainsi fabriqué entièrement à la main est d’une très grande solidité.
Jusqu’à une époque récente, la fabrication des vêtements occupait plus de la moitié du temps de travail des femmes, allant de la culture du coton, le cardage, le tissage, la teinture à la couture et la broderie. Les tissus synthétiques ont tendance à remplacer les cotons traditionnels, mettant ces traditions anciennes en grand danger de disparition.
Source : http://fangfang.over-blog.com/article-14486785-6.html
2°) Lián (
en simplifié) signifie lotus, mais désigne également les nymphéas. Il comporte la même clé des végétaux
Câo (
) le reste du caractère étant constitué de
Chë (
en simplifié), le char, et de
Chùo (
) , trois pas de marche lente dansée que nous avons vu avec
Dào. Il est à noter qu’un autre caractère,
Lían qui s’écrit ici avec la clé de l’eau, signifie les ondulations de l’eau.
Le lotus qui danse sur l’eau est parfois considéré comme le char de petites fées et certaines représentations du Bouddha le montrent assis sur un lotus.
3°) Huä, la fleur, comporte la même clé des végétaux en haut, le reste du caractère étant
Huà, constitué à gauche d’un homme debout et à droite d’un homme qui roule la tête en bas, idée première de retournement, signifie plus généralement transformation. La fleur comme le couronnement des transformations végétales.
Merci encore cher Pierre pour cet article passionnant ....... en attendant le suivant
Madame Zouave