Nous sommes déjà mardi matin, notre dernier jour à Venise . Il fait gris, la pluie menace. Mais qu’importe. Cet après-midi, j’ai rendez-vous avec Antonio Vivaldi
Rebelotte : nous voilà partis pour nos 2 heures de trajet. Arrivés à Venise, nous descendons cette fois à la gare, afin de faire à pied le chemin jusqu’au marché aux poissons du Rialto.
J’y étais déjà allée il y a 2 ans et j’avais très envie d’y retourner. C’est un vrai marché où la plupart des poissons en vente ont été péchés dans la nuit dans la lagune.
Les poissons frétillent encore (pauvres bêtes), les langoustines aussi. Les petits crabes mous, spécialités de la lagune, voudraient bien « se faire la malle ».
Après avoir fait le tour du marché et regardé avec envie tous ces poissons, nous décidons de continuer notre promenade. Nous arrivons jusqu’à l’église San Zaccaria. Nous admirons entre autres ce tableau de la Vierge et l’Enfant avec l’ange musicien, de Giovanni Bellini datant de 1505.
Nous découvrons qu’on peut visiter la crypte romane de l’église. Mais, ô surprise, ce n’est pas possible aujourd’hui. Le gardien nous informe que la sirène a retenti et que l’acqua alta va arriver dans une heure environ. La crypte est déjà inondée et donc inaccessible.
Je n’avais jamais assisté à l’acqua alta à Venise. C’est donc une grande première pour moi.
Trois d’entre nous décident de continuer leur promenade dans le quartier. Pour ma part, j’ai prévu de retourner vers la Piétà qui se trouve non loin de la Place St Marc. Une des participantes au voyage m’accompagne. Je lui propose de prendre le vaporetto pour remonter jusqu’à Saint Marc, car elle ne l’a pas encore fait. A notre arrivée, nous sommes surprises par la mer qui a déjà commencé à déborder sur les quais . Nous essayons de ne pas trop mouiller nos chaussures, mais cela devient de plus en plus compliqué au fur et à mesure que nous avançons. Les petits marchands installés sur la Riva degli Schiavoni ont été dévalisés de leurs « sur-bottes » qui permettent de marcher dans l’eau sans se mouiller. En poursuivant notre chemin, nous en trouvons enfin. Ouf, sauvées . Il était temps. Il est devenu impossible de passer où que ce soit sans embarquer de l’eau dans les chaussures. La marée continue de monter. Nous nous dirigeons vers la Place St Marc. Et là nous découvrons à quoi elle ressemble les jours d’acqua alta.
La mer monte :
La place Saint-Marc :
J'ai les pieds au sec :
Les pigeons de St-Marc n'ont pas encore appris à nager :
L’inondation n’a heureusement duré que de 2 à 3 heures. Puis la marée s’est inversée et nous avons pu nous promener à nouveau à pied sec.
Nous avions craint le matin de ne pas pouvoir accéder à l’église de la Piétà qui se trouve au bord de la mer et où nous avions rendez-vous à 15h00 pour visiter l’église et surtout l’orphelinat de la Pietà où Antonio Vivaldi enseigna pendant près de 40 ans. Mais heureusement la mer s’était retirée avant.
Dans ce quartier, nombreux sont les endroits liés au compositeur. Des plaques apposées sur les immeubles ou les églises rappellent son souvenir. Il y a tellement de choses à dire sur ce sujet que ce serait trop long à raconter aujourd’hui. Cela fera l’objet d’un prochain article plus détaillé. Ce fut avec une grande émotion que j’entrai dans l’Ospedale de la Pietà qui n’est habituellement pas ouvert au public (c’est toujours une école). Le clou de la visite est le petit musée consacré à l’histoire de cet orphelinat/conservatoire de musique avec bien sur l’évocation de Vivaldi.
Plaque apposée sur la façade de l'Hotel "Metropole" construit à l'emplacement de l'ancienne église de la Pietà :
Intérieur de la nouvelle église de la Pietà :
Orphelinat de la Pietà :
Une partition d'Antonio Vivaldi exposée dans le "Piccolo Museo" :
Après cette visite émouvante, il faut dire au-revoir à Venise , car demain nous reprenons la route pour rentrer à Toulouse, avec un petit crochet par Vérone.
Madame Zouave