VI ème Dimanche de Carême
Dimanche des Rameaux
Second Dimanche de la Passion
IX répons
« R. Sepulto Domino signatum est monumentum, volventes lapidem ad ostium monufnenti : * Ponentes milites qui custodirent illum.
V. Accedentes Principes Sacerdotum ad Pilatum, petierunt illum. * Ponentes…
Le Seigneur ayant été mis dans le sépulcre, on scella son tombeau : et l'entrée en ayant été fermée avec une pierre. * On y mit des soldats pour le garder.
V. Les Princes des Prêtres vinrent trouver Pilate, et lui ayant demandé la permission. * On y mit … »
Nous y sommes, tout est consommé ! Le Christ, l’oint du Seigneur, nous l’avons tué, nous le mettrons au tombeau dans un instant, et tout sera fini, on en parlera plus !
On en parlera plus ? Rien n’est moins sur ! Voyons comme les princes des prêtres ne sont pas tranquilles, pas surs d’eux !
Ils vont trouver Pilate et lui demandent de faire garder le tombeau !
Ont-Ils en tête les prophéties de Jésus concernant sa résurrection ? Rien n’est plus sur ! Ils craignent que les disciples ne viennent voler le corps pour faire croire à la résurrection de Jésus ! C’est d’ailleurs la thèse qu’ils soutiendront au dimanche de pâques !
Comment ne pas voir dans ces faits, une analogie avec l’acharnement continuel des ennemis de N.S.J.C à vouloir l’effacer en tout lieu et à tout instant de notre vie ?
Ils veulent placer une pierre sur ce corps, pour le cacher, le plonger dans l’oubli !
Ils recommencent sans cesse, car ils savent bien que le combat est vain !
Pauvres Sisyphe, ils roulent le rocher continuellement, espérant en haut de la butte masquer le soleil qui déjà point ! Le soleil finit toujours par luire, les aveuglant, et levant les ténèbres que sont leurs fausses libertés, leurs jouissances égoïstes !
Ainsi sommes-nous, parfois, quand nous mettons notre mouchoir sur nos convictions, quand nous faisons taire notre foi, quand nous ne défendons pas l’honneur de N.S.J.C.
Ainsi sommes-nous quand nous ne voulons suivre que notre cap, faire notre volonté…
Nous sommes comme les pharisiens qui voient se briser leur morgue et leurs certitudes (Jean 11 verset 48. « Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire notre ville et notre
nation. »)
Mais revenons aujourd’hui sur cette mise au tombeau ! Alors que le Christ entre à Jérusalem, entrons dans l’Esperance que produit SA mort et Sa résurrection !
Après tout, son entrée triomphale à Jérusalem, préfigure aussi sa sortie glorieuse du tombeau, surtout si l’on considère que le tombeau est cette Jérusalem impie, que nous invitons depuis le début du carême, à revenir au Seigneur son Dieu !
Si le premier mystère glorieux de notre chapelet, est la résurrection de N.S.J.C, le fruit en est la Foi !
Ce fruit du mystère est indissociablement lié aux deux autres vertus théologales, l’Espérance et la Charité !
Mais d’abord, méditons un instant sur un aspect de la mise au tombeau, auquel nous ne songeons pas de prime abord !
En effet, comment concevoir cet ensevelissement, cette mise au tombeau du corps de N.S.J.C, s’il n’y a pas cette finalité qu’est la résurrection !
S’il n’y avait l’espoir de cette résurrection, pourquoi embaumer, de façon à ce que le défunt se présente sous son plus bel aspect devant son créateur ?
Jésus a toujours respecté les règles de la religion qu'il ne venait pas abolir, mais parfaire.
Il s'est donc fait ensevelir comme un homme. Songeons, en lisant ce qu’indique Anne Catherine Emmerich au soin qui est mis à l’embaument du Christ : (En voici un extrait car les descriptions sont bien plus longues)
« La sainte Vierge s'assit sur une couverture étendue par terre : son genou droit, un peu relevé, et son des étaient appuyés contre des manteaux roulés ensemble. On avait tout disposé pour rendre plus facile à cette mère épuisée de douleur les tristes devoirs qu'elle allait rendre au corps de son fils. La tête sacrée de Jésus était appuyée sur le genou de Marie : son corps était étendu sur un drap. La sainte Vierge était pénétrée de douleur et d'amour : elle tenait une dernière fois dans ses bras le corps de ce fils bien-aimé, auquel elle n'avait pu donner aucun témoignage d'amour pendant son long martyre : elle voyait l'horrible manière dont on avait défiguré ce très saint corps ; elle contemplait de prés ses blessure, elle couvrait de baisers ses joues sanglantes, pendant que Madeleine reposait son visage sur les pieds de Jésus.
Les hommes se retirèrent dans un petit enfoncement situé au sud-ouest du Calvaire, pour y préparer les objets nécessaires à l'embaumement. Cassius, avec quelques soldats qui s'étaient convertis au Seigneur, se tenait à une distance respectueuse. Tous les gens malintentionnés étaient retournes à la ville, et les soldats présents formaient seulement urne Barde de sûreté pour empêcher qu'on ne vienne troubler les derniers honneurs rendus à Jésus. Quelques-uns même prêtaient humblement et respectueusement leur assistance lorsqu'on la leur demandait. Les saintes femmes donnaient les vases, les éponges, les linges, les onguents et les aromates, là où il était nécessaire : et, le reste du temps, se tenaient attentives à quelque distance. Parmi elles se trouvaient Marie de Cléophas, Salomé et Véronique. Madeleine était toujours occupée près du corps de Jésus : Quant à Marie d'Héli, sœur aînée de la sainte Vierge, femme d'un âge avancé, elle était assise sur le rebord de la plate-forme circulaire et regardait. Jean aidait continuellement la sainte Vierge, il servait de messager entre les hommes et les femmes, et prêtait assistance aux uns et aux autres. On avait pourvu à tout. Les femmes avaient prés d'elles des outres de cuir et un vase plein d'eau, placé sur un feu de charbon. Elles présentaient à Marie et à Madeleine, selon que celles-ci en avaient besoin, des vases pleins d'eau pure et des éponges, qu'elles exprimaient ensuite dans les outres de cuir. Je crois du moins que les objets ronds que je les vis ainsi presser dans leurs mains étaient des éponges. »
Nous aussi, nous ressusciterons et repensons dors et déjà à ce que nous avons dit sur les corps glorieux les dimanches précédents.
D’ailleurs le catéchisme de Saint Pie X nous dit en sont chapitre 12
« 243. Les hommes ressusciteront-ils tous de la même manière ?
Non, il y aura une très grand différence entre les corps des élus et les corps des damnés ; car seuls les corps des élus auront, à la ressemblance de Jésus-Christ ressuscité, les propriétés des corps glorieux »
Vrai homme, Il a voulu par cet embaumement nous indiquer qu’à la résurrection
chaque âme reprendra le corps qu'elle avait en cette vie. La différence avec nous est que N.S.J.C est ressuscité comme un Dieu, et non comme un homme…
« 239. Que nous enseigne le 11e article : "La résurrection de la chair" ?
Le onzième article nous enseigne que tous les hommes ressusciteront chaque âme reprenant le corps qu'elle avait en cette vie ». Catéchisme de Saint Pie X nous dit en sont chapitre12
D’ailleurs, le Christ apparait bien à ses disciples tel qu’il fut embaumé, seuls étant visibles ses stigmates (Qu’Il désigne à Thomas)
Lors de la résurrection de Lazare, Marthe indique bien croire à la résurrection au dernier jour, puis s’entend répondre par Jésus qu’il est la résurrection et la vie.
21. Marthe dit donc à Jésus: "Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort.
22. Mais maintenant encore, je sais que tout ce que vous demanderez à Dieu, Dieu vous l'accordera."
23. Jésus lui dit: "Votre frère ressuscitera."
24."Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour;
25.Jésus lui dit: "Je suis la résurrection et la vie; celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra;
26.Et quiconque vit et croit en moi, ne mourra point pour toujours. Le croyez-vous?"
27."Oui, Seigneur", lui dit-elle, "je crois que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir en ce monde." Jean Chapitre 11
Oui, quelle foi il fallait pour croire ce qu’Il avait annoncé ! Avec la fermeture du tombeau elle semble pourtant vaine cette foi, les disciples plaçant leur espérance au dernier jour seulement, comme le fit Marthe tout d’abord. Les disciples avaient besoin de voir…
Les disciples que Jésus croise à Emmaüs sont encore emprunts de cette croyance de Sainte Marthe, et n’ont pas compris LE changement que le Christ vient apporter !
« 13 Or, ce même jour, deux d'entre eux se rendaient à un bourg, nommé
Emmaüs, distant de Jérusalem de soixante stades,
14 et ils causaient entre eux de tous ces événements.
15 Tandis qu'ils causaient et discutaient, Jésus lui-même, s'étant approché,
se mit à faire route avec eux;
16 mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
17 Il leur dit : " De quoi vous entretenez-vous ainsi en marchant? " Et ils
s'arrêtèrent tout tristes.
18 L'un d'eux, nommé Cléophas, lui dit : " Tu es bien le seul qui, de passage à
Jérusalem, ne sache pas ce qui s'y est passé ces jours-ci ! "
19 Il leur dit : " Quoi? " Ils lui dirent : " Ce qui concerne Jésus de Nazareth,
qui fut un prophète puissant en œuvres et en parole devant Dieu et tout le
peuple;
20 et comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour être
condamné à mort et l'ont crucifié.
21 Quant à nous, nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais,
en plus de tout cela, on est au troisième jour depuis que cela s'est passé. » Luc Chapitre 24
On lit aussi :
« Or la foi est la substance des choses qu'on espère, une conviction de celles qu'on ne voit point. » Hébreux Chapitre 11 -1
Cette espérance, chez eux, est absente, par ce qu’ils ne voient pas ! Ils n’en sont pas encore à la conviction de ce qu’ils ne voient pas !
Comment auraient-ils dès lors, la confiance nécessaire ?
Leur espérance est aussi celle d’un royaume terrestre, d’une délivrance toute matérielle !
Ils sont comme de petits enfants désolés, leur foi n’est pas mure et ils n’ont pas d’Espérance, n’ayant pas mis leurs confiance dans les promesses du Christ !
Leur foi n’est pas mure, car s’ils ont cru les choses visibles que Jésus faisait, les miracles éclatant, ils sont incapables de méditer les paroles que N.S.J.C leur a laissé comme signe, comme guide dans les ténèbres que représente cette mort sur le calvaire !
Il ya bien en eux une vague lueur, basée sur le récit des saintes femmes, un ouïe dire :
« 22 Aussi bien, quelques femmes, des nôtres, nous ont jetés dans la stupeur :
étant allées de grand matin au sépulcre,
23 et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire même qu'elles
avaient vu une apparition d'anges qui disaient qu'il est vivant.
24 Quelques-uns de nos compagnons s'en sont allés au sépulcre et ont bien
trouvé (toutes choses) comme les femmes avaient dit : mais lui, ils ne l'ont
point vu. " » Luc Chapitre 24
Mais Lui, ils ne l’ont point vu ! Ainsi se referme la porte du tombeau, pour eux, il n’y a rien…
Rien de visible (Thomas sera ainsi, réclamant du concret, et son doigt mis dans les plaies du Christ lèvera le voile de ses yeux)
Mais Jésus leur cri une sorte « d’ouvre toi », les prend par la main pour leur indiquer qu’ils ont en eux toutes les clefs pour comprendre, pour faire grandir leur foi !
Ils ont en eux cette espérance du royaume et ils ne le savent pas ! Ils ont vu de telles choses, ils ont mis leurs confiances en N.S.J.C, et ils doivent pouvoir dépasser l’invisible, pour acquérir une conviction des mystères du Christ qu'on ne voit point.
Ainsi sommes-nous souvent ! Nous avons toutes les clefs pour avancer, pour faire grandir notre foi, mais nous restons cramponnés sur de vagues certitudes, à l’affut des signes de N.S.J.C !
Ces signes, nous les avons eus ! Combien de foi nous restons la à nous lamenter, alors que nous pourrions vivre La Loi du ressuscité ? Non, nous restons apeurés à guetter la main tendue !
Il nous faut nous secouer ! Cette peur est un piège du tentateur ! Quand nous ne sommes pas enclins à suivre notre cap, notre volonté et à vouloir fuir la voie difficile du Christ, nous nous recroquevillons devant la moindre difficulté !
C’est à ce moment que le diable nous fait miroiter la voie facile, qui semblant douce nous conduit à la mort ! Et nous trahisons notre ami, le seul qui nous donne l’Espérance !
Et par-dessus tout cela nous trouvons la Charité ! Cet amour de notre Seigneur qui très certainement explique lui aussi le soin extrême mis par Joseph d’Arimathie, Nicodème et les saintes femmes, dans l’ensevelissement et l’embaumement de Jésus !
Ce même Amour du Christ qui nous fait triompher nous seulement de la désespance, mais qui fait bruler notre foi d’un feu toujours plus ardent !
Cet amour qui nous nourrit qui doit guider tout nos pas, par ce qu’il est un résumé complet de ce qu’est le Christ et de ce qu’Il nous transmet !
C’est ce que ressentent les disciples d’Emmaüs :
25 Et lui leur dit : " O (hommes) sans intelligence et lents de cœur pour
croire à tout ce qu'ont dit les prophètes !
26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrit cela pour entrer dans sa gloire? "
27 Et commençant par Moïse et (continuant) par tous les prophètes, il leur
expliqua, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait.
28 Ils approchèrent du bourg où ils se rendaient, et lui feignit de se rendre
plus loin.
29 Mais ils le contraignirent, disant : " Reste avec nous, car on est au soir et
déjà le jour est sur son déclin. " Et il entra pour rester avec eux.
30 Or, quand Il se fut mis à table avec eux, Il prit le pain, dit la bénédiction,
puis le rompit et le leur donna.
31 Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; et Il disparut de leur
vue. (Ils ont eu le signe qu’ils désiraient tant !)
32 Et ils se dirent l'un à l'autre : " Est-ce que notre cœur n'était pas brûlant
en nous, lorsqu'il nous parlait sur le chemin, tandis qu'il nous dévoilait les
Ecritures? " (Luc Chapitre 24)
L’Amour de Dieu gouverne la Foi et l’Espérance, les entrainant toutes ensembles !
Munis de toutes les clefs pour avancer au seuil de cette semaine de doute, nous vivons dans l’espérance de la résurrection, de cette mort au péché, brulons notre cœur au feu du Sien !
Ne vivons pas aveugles comme les disciples d’Emmaüs, mettons notre confiance en N.S.J.C
Pour en toute chose nous guider, car LA est la vraie voie…Plaçons notre confiance en Christ !
Respecter LA volonté de Notre Ami est source de la parfaite joie que décrivait Saint François !
Pour ce faire cultivons les vertus cardinales telles que nous l’avons évoqué Dimanche dernier, car elles sont intimement liées aux vertus théologales
Ces vertus sont infusées par Dieu dans l’âme et nous permettent de refléter Sa lumière !
Elles nous rendent capables d’agir comme les enfants de Dieu !
Ainsi nous mériterons la vie éternelle. Les vertus sont le gage de la présence et de l’action du Christ dans nos facultés humaines.
Mettons et faisons mettre en pratique les vertus, pour que soit nôtre ce cri
Jerusalem, Jerusalem, Convertere Ad Dominum Deum Tuum…