SAINT GREGOIRE DE NAZIANCE
Docteur de l'Eglise surnommé Le Théologien par les Grecs.
Il est surnommé Le Théologien pour sa très grande connaissance de la religion. Il est né à Arianze, dans la contrée de Naziance, petite ville proche de Césarée de Cappadoce.
Grégoire son père et Nonna sa mère sont honorés d'un culte public dans l'Eglise, l'un le 1er janvier et l'autre le 1er août.
Sa mère était chrétienne, mais son père païen, de ceux que l'on appelait Hipsistaires ainsi nommés car ils adoraient le très-haut et en même temps le feu comme les Perses et le sabbat comme les Juifs (c'est Saint Grégoire lui-même qui le dit). Il était magistrat de la ville et homme honnête. A force de prières Nonna réussit à le convertir et il se fit baptiser. Peu de temps après il fut nommé évêque de Naziance qu'il gouverna pendant quarante-cinq ans. Il mourut à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans.
Avant d'entrer dans les Ordres, Grégoire père eut trois enfants, une fille Gorgonie et deux garçons, le futur Saint Grégoire et Césaire. Grégoire, le fils que nous fêtons aujourd'hui, fit vœu de chasteté et donna à la violation d'un tel vœu les noms de mort, de sacrilège et de perfidie. Il fit ses études de rhétorique à Césarée en Palestine puis à Alexandrie pour aller ensuite à Athènes pour se former à l'éloquence. Pendant son voyage, il séjourna à Césarée de Cappadoce où il se lia d'amitié avec Saint Basile.
Après plusieurs années à Athènes, Grégoire acquit une grande réputation tant par la parole que par ses écrits. Avant d'être empereur, Julien séjourna avec Grégoire et Basile dans cette ville, mais les deux hommes découvrirent en lui des dérèglements qui plus tard s'avèreront néfastes pour l'empire.
De retour dans son pays, Grégoire passa par Constantinople où il croisa son frère Césaire devenu médecin et estimé de l'empereur Constance. Il soignait indifféremment les riches et les pauvres. Arrivé à Naziance, il se fit baptiser par son père, se donna entièrement au service de Dieu et commença à vivre comme un pauvre. Il abandonna tous les livres classiques aux vers et aux teignes comme il le disait lui-même. Cela ne l'empêcha pas de gérer les affaires de son père.
Grégoire était souvent malade et malgré ses maux il ne cessait de glorifier Dieu. En 358, épris de solitude, il alla rejoindre Saint Basile et resta avec lui quelques années jusqu'à ce que son père le rappelle à lui. Pour qu'il puisse l'assister, son père l'ordonna prêtre contre sa volonté en 361. En colère, il alla se confier à son ami Basile qui l'apaisa et lui fit comprendre que c'était la volonté de Dieu. Grégoire retourna à Naziance et à Pâques il prêcha pour la première fois. Ce prêche fut suivi d'un second sermon qui porte le titre d'Apologie où il traite de la dignité, des dangers, des devoirs, etc.. du sacerdoce.
En 372, la Cappadoce fut divisée en deux provinces, ce qui provoqua des tensions car il y avait désormais deux sièges épiscopaux. L'évêque de Tyane voulait avoir une juridiction archiépiscopale pour dominer l'autre partie de l'ancienne province. En tant qu'archevêque de Césarée, Saint Basile s'y opposa en déclarant que la division n'était que civile. Pendant ce conflit, Saint Basile nomma Grégoire évêque de Sasimes et le sacra en 372, mais il ne put rejoindre son diocèse car Anthime, évêque de Tyane, l'en empêcha.
A la mort de l'empereur Valens en 378, l'Eglise de Constantinople gémissait sous le poids de l'Arianisme et les catholiques s'adressèrent à Grégoire pour les soutenir.
Vêtu comme un pauvre, Grégoire fut mal accueilli par les Ariens qui se moquaient d'un vieillard chauve et mal habillé. Il logea dans une maison de parents qu'il transforma en église et lui donna le nom d' Anastasie ou "résurrection". Le nom de cette église fut confirmé par un miracle. Une femme enceinte s'y était tuée en tombant d'une galerie. Elle revint à la vie grâce aux prières des fidèles. Depuis, y repose le corps de Sainte Anastasie rapporté de Sirmièk (en 460).
Grégoire prêchait sans relâche malgré les embûches de toutes sortes des Ariens: coups de sifflets, coups de pierres, moqueries etc. Malgré tout, le nombre de catholiques augmentait chaque jour et même les hérétiques les plus farouches ne pouvaient s'empêcher de venir l'entendre; mais le démon veillait et à travers Maxime, un faux chrétien, il réussit à retourner plusieurs personnes y compris Grégoire qui en 379 prononça une éloge de Maxime.
Maxime, ce loup affamé, se fit élire clandestinement évêque de Constantinople par des évêques ignorant les événements. Ce scandale parvint au pape Damase qui déclara l'élection nulle.
L'empereur Théodose-le-Grand, revenu à Constantinople, remit tout en ordre et donna de grandes marques d'affection à Grégoire. Les Ariens furent chassés des églises et Grégoire prit possession de Sainte Sophie; mais le siège de Constantinople ne pouvait être occupé que par décision d'un concile. Heureusement les évêques étaient à ce moment là assemblés dans la ville, ce qui fit que Grégoire fut canoniquement évêque de cette ville.
Mais les querelles ne s'arrêtèrent pas là; des troubles dus aux investitures des évêques éclatèrent et les ennemis de Grégoire allèrent jusqu'à payer un assassin pour le tuer; mais ce dernier, à l'approche du saint homme, se repentit et avoua son crime. Grégoire pardonna et les fidèles approuvèrent sa mansuétude y compris les Ariens.
D'autres troubles éclatèrent encore sur les investitures, tant et si bien que Grégoire, las de toutes ces querelles, démissionna. Les évêques interloqués acceptèrent cependant sa décision. Il alla se présenter à l'empereur pour lui demander la permission de se retirer et avec beaucoup de peine, l'empereur accepta.
Grégoire fit ses adieux en présence des pères du concile et d'une foule nombreuse assemblée dans une grande église. Il rendit grâce à Dieu du rétablissement de la foi catholique et reprocha au pouvoir les fêtes et la pompe mondaine des consuls, généraux et gouverneurs qui dépensaient l'argent du peuple. Si je vous ai offensés la faute est faite et j'espère que vous me la pardonnerez. On peut être étonné de l'attitude vis à vis de Grégoire, lui qui avait éradiqué l'Arianisme de la ville par la douceur et la patience; mais si les vrais fidèles étaient consolés ils ne le furent pas longtemps avec la nomination de Nectaire, sénateur romain et préteur de Constantinople. Non seulement il était laïc mais même pas baptisé et on procéda à son élection...
Grégoire retourna à Naziance où il composa le poème de sa vie. Son but était de détruire toutes les calomnies que l'on portait sur lui et il mit toutes ses forces à faire nommer un évêque à Naziance sans y réussir à cause des oppositions du clergé.
Sa mauvaise santé le fit se retirer à Arianze en 381 où il écrivit encore son poème parénétique à Sainte Olympiade concernant la conduite des femmes mariées. Jusqu'à sa mort il composa des poèmes sur les différents aspects de la piété, où il raconte ses luttes contre l'orgueil et la tentation de la chair, et sollicite le secours de Jésus-Christ.
Saint Grégoire mourut dans sa retraite en 389 à l'âge de soixante ans. En 950 l'empereur Constantin Porphyrogenète fit transporter ses reliques de Naziance à Constantinople dans l'église des apôtres. Elles furent apportées à Rome au temps des croisades.
SAINT HERMAS
Disciple des apôtres