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20 juillet 2021 2 20 /07 /juillet /2021 09:10
CHRONIQUE DU TEMPS PASSE

« Si tout le monde, ou presque, parlait français à cette époque, les patois restaient bien présents ! »

 

S’abarlouber : le parler solognot en 1700.

 

Dans les faits, les paysans parlent des patois dont seules quelques expressions traversent l’écrit. Au seuil du XVIIè siècle, le curé de Sennely-en-Sologne (Loiret) fait œuvre de linguiste en précisant les particularités du parler de ses ouailles.

 

Ils parlent peu, comme j’ai dit ; mais il est certain qu’ils s’expriment en termes fort significatifs. Sans chercher leurs mots, ils en ont inventé qui sont très énergiques. Par exemple, lorsqu’il fume dans une chambre, ils disent la chose et la cause en même temps : ils disent que la cheminée est « engornée », voulant dire que la fumée se roule et s’enveloppe dans le tuyau et revient par le plus large de la cheminée, ne pouvant sortir par le plus étroit. Pour dire se confonde dans son discours, se méprendre en quelque chose, perdre la tramontane et son étoile, ils appellent tout cela « s’abarlouber ». Ils ont tous dans toute la Sologne un langage uniforme, mêmes phrases, mêmes mots, même accent et ce langage est le vieux gaulois, suivant la confrontation que j’en ay faitte à celui de nos vieux auteurs françois et entre’autres le sire de Joinville et le maréchal Villard’houi [Villehardouin].

 

Ce qu’ils ont de particulier dans la prononciation, c’est de faire toujours voyelle lors même qu’elle est consonne. Ils disent « bonnes yans » pour « bonnes gens », un « gé » pour un « gué », la « gerre » pour « la « guerre ». Au surplus, ils corrompent la plupart des mots comme tous les petites gens des autres provinces. Ils disent sans vous « incorrompre » pour « interrompre », parlant par « corruption » pour «  correction », et ainsi plusieurs autres comme pour dire « rudes », ils disent « ridicules ». A l’égard des termes de « mehui » et d’ « arrié », qui leur sont si familiers, ils leur sont communs avec tous les habitants de la rivière de Loire, et « meshui » est un vieux mot gaulois fort usité dans les livres jusqu’au règne de Louis treize.

 

(Sauvageon, fol. 218-219, d’après Bouchard, 1972, 336)

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commentaires

L
Un coin de France que je connais particulièrement bien, pour l'avoir sillonné en vélo...dans mes jeunes années !<br /> LR
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