Au lendemain de son décès en janvier 1700, Marguerite Le Moyne, la sœur supérieure de la congrégation de Notre-Dame de Montréal, fondée au Québec par Marguerite Bourgeoys, demande à son cousin, le peintre Pierre Le Ber, d'exécuter un portrait de la défunte. Pierre Le Ber accepte et se rend le jour même au chevet de la bienheureuse, après avoir communié pour elle à la chapelle de la communauté.

Mais il est subitement victime d'un violent mal de tête qui l'empêche de satisfaire la demande de sa cousine. Une religieuse présente confie alors à Pierre une mèche de cheveux prélevée sur le corps de la défunte, afin qu'il l'applique sur son crâne douloureux. Peu au fait du culte des reliques, l'artiste hésite. Sur le point de renoncer, il finit par s'exécuter avec l'encouragement des sœurs. A la seconde où il pose la mèche de cheveux sur sa peau, la douleur s'évanouit, lui rendant toutes ses capacités créatrices. Il se met à l'œuvre avec une facilité que « celles qui le regardaient ne purent s'empêcher d'admirer ».

En 1950, le pape Pie XII a béatifié Marguerite Bourgeoys. En 1982, elle est élevée sur les autels par saint Jean-Paul II.

Philippe Berruyer, ami du roi de France, est sacré archevêque de Bourges  en 1235 par décision du pape Grégoire IX. C'est un homme pieux et charitable. Un jour, il est convié à faire une visite pastorale en Aquitaine aux côtés d'autres prélats. Il gagne Bordeaux par la route et, de là, embarque dans une frêle embarcation pour traverser l'estuaire de la Gironde.

Le temps tourne à l'orage. Une pluie diluvienne s'abat sur la région. De violentes bourrasques empêchent l'embarcation de progresser. Philippe n'a guère le pied marin et il se met à douter des compétences de l'équipage. Bientôt le bateau manque de chavirer, devenu la proie d'une tempête effroyable. L'eau s'engouffre à bord. On prie le Seigneur pour qu'il intervienne.

Le saint réclame alors le silence et prie Jésus de venir en aide. Quelques secondes passent. Sans explication, le vent retombe, les flots en furie s'apaisent et les nuages s'écartent pour laisser passer la lumière bienfaitrice du soleil.

Philippe est canonisé en 1267 par le pape Clément IV après que saint Louis en avait fait la demande. Ce roi avait demandé au saint archevêque de consacrer la chapelle basse de la Sainte-Chapelle de Paris.

Adèle, fille du roi Robert II de France, belle-mère de Guillaume le Conquérant, femme d'une grande foi, fonde une abbaye à Messines, près d'Ypres (Belgique) où vivent une trentaine de sœurs. Devenue veuve, Adèle s'y retire en y amenant une relique sans prix : un morceau de la croix du Christ.

Une nuit, elle est réveillée en sursaut : la Vierge se tient près d'elle, dans une clarté qui remplit sa cellule. Marie lui demande de ne pas garder la sainte relique pour elle, mais de la proposer à la vénération de tous les fidèles. Au matin, Adèle pense qu'elle a rêvé. Elle oublie vite la recommandation céleste. La nuit suivante, la Vierge l'interpelle une seconde fois, en vain.

La Mère de Dieu apparaît une troisième fois. Elle dit fermement qu'à son réveil, elle trouvera un « signe » prouvant la vérité de ses propos : un fil courant jusqu'à l'autel de l'église abbatiale, et explique qu'elle devra le ramasser, l’enrouler autour de sa main, et le suivre avec le reliquaire de la croix partout où elle ira, jusqu’à ce qu’elle soit fatiguée : ce sera l'itinéraire de la procession de la Vraie Croix. Le matin, Adèle découvre le fil en question. Elle demande pardon pour son incrédulité. Puis elle suit le fil qui la conduit jusqu'à l'église.

Jadis, chaque année, le jour de la fête de l’Exaltation de la Vraie Croix, une procession était organisée le long de cet itinéraire du « signe » de Marie, au terme de laquelle on vénérait la relique de la croix.